Certains prospecteurs amateurs ignorent que l'utilisation de détecteurs à métaux est interdite. Crédits photo : Mario FOURMY/REA.
Les tribunaux s'intéressent de plus en plus souvent aux prospecteurs sauvages, pilleurs de notre patrimoine archéologique. De fait, lorsqu'elles sont exhumées clandestinement, les pièces archéologiques perdent toute valeur scientifique. Impossible après coup de dater l'objet, faute de connaître son site de provenance et de replacer le tout dans son contexte.
«La prise d'un objet avec un détecteur de métaux est un acte de délinquance, puisque c'est interdit, martèle Patrick Chopelain, archéologue à l'Institut de recherches archéologiques préventives (Inrap) à Dijon, cela mérite de sévères punitions.» D'une manière générale, toute fouille nécessite une autorisation spéciale accordée par la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) depuis la promulgation de la loi de 1989. Une loi reprise en 2004 par l'article L. 542-1 du Code du patrimoine qui interdit l'usage d'appareils de détection de métaux pour les personnes non munies d'autorisation de fouille. L'usage de ces instruments, familièrement appelés «poêle à frire», reste autorisé pour les plombiers à la recherche de canalisations, pour l'armée en quête de mines et pour les bûcherons qui veulent éviter que les éclats d'obus incrustés dans les arbres ne leur sautent aux yeux au moment de scier. Depuis la promulgation de la loi, environ 1 500 plaintes ont été déposées mais seulement 40 ont abouti à une condamnation. Ce qui est peu, même si un pilleur vient d'écoper de dix mois de prison ferme pour le pillage d'un site en cours de fouille, explique-t-on à l'Happah, une association d'archéologues amateurs et professionnels, qui remettra un rapport au ministère de la Culture prochainement.
Parmi les exemples les plus frappants de pillage : «Un Mars de bronze découvert près de Tournus (Saône-et-Loire) par un prospecteur non autorisé a été acheté 150 000 euros en 2004 par le Musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye et nous n'avons rien pu faire parce que nous ne sommes pas encore agréés par la Direction du patrimoine», confie Grégory Compagnon, président de l'Happah. De son côté, Patrick Périn, conservateur du musée en question déclare avoir constitué un dossier administratif avant d'acheter l'objet qui devait partir à l'étranger.
En cas de découverte fortuite, la réglementation veut que l'objet appartienne pour moitié au propriétaire du terrain et pour l'autre moitié à celui qui a fait la découverte (inventeur). S'il s'agit de fouilles préventives, l'État possède la moitié et l'inventeur le reste. Dans ce dernier cas, une autorisation du propriétaire du terrain est nécessaire pour fouiller.
Trafic international.
Actuellement, l'Happah estime à plusieurs dizaines de milliers le nombre de pilleurs en France. «Certains sont très bien organisés, indique Yves Pautrat, conservateur à la Drac de Bourgogne. Des sites Internet sont liés à des revues en kiosque, elles-mêmes liées à des boutiques. » Pour le constater, il n'y a qu'à aller sur eBay ou sur des forums où les internautes commentent leurs découvertes sans se cacher.
Les plus malfaisants font des repérages et participent à un trafic international en lien avec des antiquaires ou des boutiques spécialisées dans la vente de monnaies anciennes. «Une prise de conscience serait nécessaire pour les politiques d'acquisition», relève Matthieu Rué, responsable de l'antenne Bourgogne de l'Happah. Le ministère de la Culture vient de donner des instructions précises pour renforcer les contrôles. D'autres mesures allant dans ce sens seront annoncées le 1er juillet prochain. À noter enfin que l'EAC, une association européenne d'archéologie, se mobilise pour mettre à mal les réseaux internationaux qui écoulent des objets recueillis en fraude.
Isabelle BRISSON, http://www.lefigaro.fr/.
Il n'y a pas qu'au Moyen-Orient ou en Amérique latine que les sites archéologiques sont pillés. Dans notre pays, les malfaiteurs utilisent des appareils de plus en plus sophistiqués.
Les tribunaux s'intéressent de plus en plus souvent aux prospecteurs sauvages, pilleurs de notre patrimoine archéologique. De fait, lorsqu'elles sont exhumées clandestinement, les pièces archéologiques perdent toute valeur scientifique. Impossible après coup de dater l'objet, faute de connaître son site de provenance et de replacer le tout dans son contexte.
«La prise d'un objet avec un détecteur de métaux est un acte de délinquance, puisque c'est interdit, martèle Patrick Chopelain, archéologue à l'Institut de recherches archéologiques préventives (Inrap) à Dijon, cela mérite de sévères punitions.» D'une manière générale, toute fouille nécessite une autorisation spéciale accordée par la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) depuis la promulgation de la loi de 1989. Une loi reprise en 2004 par l'article L. 542-1 du Code du patrimoine qui interdit l'usage d'appareils de détection de métaux pour les personnes non munies d'autorisation de fouille. L'usage de ces instruments, familièrement appelés «poêle à frire», reste autorisé pour les plombiers à la recherche de canalisations, pour l'armée en quête de mines et pour les bûcherons qui veulent éviter que les éclats d'obus incrustés dans les arbres ne leur sautent aux yeux au moment de scier. Depuis la promulgation de la loi, environ 1 500 plaintes ont été déposées mais seulement 40 ont abouti à une condamnation. Ce qui est peu, même si un pilleur vient d'écoper de dix mois de prison ferme pour le pillage d'un site en cours de fouille, explique-t-on à l'Happah, une association d'archéologues amateurs et professionnels, qui remettra un rapport au ministère de la Culture prochainement.
Parmi les exemples les plus frappants de pillage : «Un Mars de bronze découvert près de Tournus (Saône-et-Loire) par un prospecteur non autorisé a été acheté 150 000 euros en 2004 par le Musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye et nous n'avons rien pu faire parce que nous ne sommes pas encore agréés par la Direction du patrimoine», confie Grégory Compagnon, président de l'Happah. De son côté, Patrick Périn, conservateur du musée en question déclare avoir constitué un dossier administratif avant d'acheter l'objet qui devait partir à l'étranger.
En cas de découverte fortuite, la réglementation veut que l'objet appartienne pour moitié au propriétaire du terrain et pour l'autre moitié à celui qui a fait la découverte (inventeur). S'il s'agit de fouilles préventives, l'État possède la moitié et l'inventeur le reste. Dans ce dernier cas, une autorisation du propriétaire du terrain est nécessaire pour fouiller.
Trafic international.
Il arrive cependant que des prospecteurs et même certains archéologues amateurs, voire des gendarmes, ignorent que les appareils de détection sont interdits. Aujourd'hui, sous couvert de loisirs et de nature, une trentaine de magasins vendent des appareils de plus en plus sophistiqués capables de détecter des métaux jusqu'à 80 cm sous terre (monnaies, fibules, boucles de ceinture en bronze…). Sans oublier les accessoires : tenues de camouflage, piochons, lunettes de vision nocturne et bottes en caoutchouc. Le marché a quadruplé en moins de dix ans. Une soixantaine de vendeurs ont même ouvert des sites sur Internet.
Actuellement, l'Happah estime à plusieurs dizaines de milliers le nombre de pilleurs en France. «Certains sont très bien organisés, indique Yves Pautrat, conservateur à la Drac de Bourgogne. Des sites Internet sont liés à des revues en kiosque, elles-mêmes liées à des boutiques. » Pour le constater, il n'y a qu'à aller sur eBay ou sur des forums où les internautes commentent leurs découvertes sans se cacher.
Les plus malfaisants font des repérages et participent à un trafic international en lien avec des antiquaires ou des boutiques spécialisées dans la vente de monnaies anciennes. «Une prise de conscience serait nécessaire pour les politiques d'acquisition», relève Matthieu Rué, responsable de l'antenne Bourgogne de l'Happah. Le ministère de la Culture vient de donner des instructions précises pour renforcer les contrôles. D'autres mesures allant dans ce sens seront annoncées le 1er juillet prochain. À noter enfin que l'EAC, une association européenne d'archéologie, se mobilise pour mettre à mal les réseaux internationaux qui écoulent des objets recueillis en fraude.
6 commentaires:
bonjour
avec la crise économique,le nombre de fouilleurs clandestins va exploser ,je pense.
plus les salaires sont bas et le chomage augmente plus les gens cherchent a arrondir leur fin de mois.
les milliers de sites archéologiques français sont sur des propriétés privées,comment voulez vous les protéger,le propriétaire fait ce qu'il veut sur sa propriété,des trous, des tranchées,des puits etc etc ,pas besoin de détecteurs,et ce qu'il découvre lui appartient.
Réaction a l'article de Madame Isabelle Brisson (le Figaro)
Madame,
Il a été trouvé recemment en Angleterre et avec l'aide d'un détecteur de métaux , un trésor important pour notre histoire commune, celui ci a été déclaré aux autorités et va être étudié.
Pourquoi ceci n'est pas possible en France?
Parce qu'une équipe d'illuminés en l'occurence l'HAPPAH c'est autoproclamé défenseur de notre patrimoine, et de ce fait au mépris de celui-ci (notre patrimoine) s'amuse a faire la chasse aux détectoristes, ces zorros de pacotille chasse les détectoristes et leurs reproche ensuite de ce cacher !!!??
Mieux il voudrait interdire la vente de détecteurs de métaux en France comme si il était impossible d'acheter un détecteur de métaux en Belgique en Suisse ou n'importe ou ailleurs.
Alors peut être veulent t'ils interdire la prospection à l'aide de détecteurs de métaux, sont-ils assez bêtes pour croire que ceux qui vont piller les sites archéologiques la nuit le font en pensant que c'est légal et qu'aussitôt que l'interdiction sera en vigueur, ils vont arrêter leurs méfaits, ceci est un raisonnement simpliste .
Alors qu'en on s'autoproclame défenseur du patrimoine , on réflechie avant, parce que pour moi c'est clair, les vandales dans l'histoire ce sont les pilleurs de sites archéologiques, et également les gens de l'happah qui de par leurs agissements encourage les prospecteurs à ne pas déclarer leurs trouvailles et nous prive ainsi de tas d'informations concernant notre passé.
Alors vouloir nous faire croire que les papis qui vont détecter le dimanche dans les bois et retourner 20 CM de terre(qui sont déja rebouillées par les engins de débardages )et qui serait près à déclarer leurs découvertes, détruisent notre patrimoine, je trouve la pilule un peu dure à avaler.
Alors que le corporatisme syndicaliste de base pousse les gens de l'Happah a garder du travail pour les futurs archéologues c'est une choses mais de grace arrêté de mettre tout et n'importe quoi sur le dos des détectoriste les ficelles sont beaucoup trop grosse.
CQFD
signé : greg un citoyen qui ne détecte pas mais qui s'informe, et qui paie des impots pour faire les salaires des archéologues alors ceux ci plutôt que de garder du travail pour les générations a venir feraient mieux de le faire en coopérant avec les détectoriste ( qui soit dit en passant sont eux de la main d'oeuvre gratuite).
"Art.L.542-1. Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d'objets métalliques, à l'effet de recherches de monuments et d'objets pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche."
Il n'a jamais été voté que l'utilisation de détécteurs de métaux est interdite. C'est la manière de l'utiliser, le contexte d'utilisation et les fins de l'utilisateur qu'il faut regarder.
Le premier travail d'un journaliste est de se renseigner avant d'écrire des mensonges....
De plus, se promener dans la nature avec un détécteurs de métaux peut parfaitement constituer un loisir non-lucratif. Trouver une pièce de 2 francs en aluminium de 1942 n'est pas franchement un drame pour l'archéologie, quant aux rares découvertes vraiment anciennes et potentiellement intéressantes, elles sont souvent en très mauvais état et n'ont de valeur si ce n'est aux yeux de "l'inventeur". Elles pourraient être utiles à l'archéologie, vous lirez plus bas comment.
Je suis d'accord pour que les autorités s'attaquent aux recéleurs, aux vrais pilleurs et aux trafiquants, mais il ne faut pas mettre tous les détectoristes dans le même panier. Chaque population possède ses verrues : tout comme les chasseurs ont les braconniers, les détéctoristes ont les pilleurs, etc... mais on ne va pas mettre en prison tous les chasseurs et tous les prospecteurs.
La solution serait-elle ce que suggèrent beaucoup d'associations de prospecteurs amateurs (passionés d'histoire, et pas pilleurs de sites archéologiques) : un "treasure act", qui comme en Angleterre, permettrait au découvreur de déclarer ses trouvailles en toute légalité et liberté, pour le bien de l'archéologie et du patrimoine, l'objet appartenant par la suite pour moitié au propriéteaire du terrain, et pour moitié au découvreur. Ainsi tout le monde est gagnant : le propriétaire n'est pas "volé", le prospecteur est ravi d'avoir exercé son loisir de manière constructive, et l'archéologie découvre des objets supplémentaires, des sites archéologiques probables, des trésors d'histoire qui pour le moment terminent dans des collections privées (c'est leur plus belle fin) ou en vente sur internet (c'est là qu'une loi doit sévir, et très lourdement !!)…..(((((suite sur le message suivant))))
(((((suite du message de Phil)))))
[[ personnellement je pense que l'archéologie serait en manque d'effectifs si les découvertes faites par les détectoristes pouvaient être déclarées intelligemment. Mais aujourd'hui tout est mis en oeuvre pour que les amateurs refroidis gardent dans un fond de placards leurs trouvailles, privant l'archéologie de ses traces d'histoire ]]
Sans vouloir ternir l'image de la population des archéologues (qui comme les chasseurs et les détectoristes possède son lot de pourritures, comme tout groupe socio-culturel ou professionnel au monde), n'y a-t'il pas derrière ce tapage médiatique un simple conflit d'intérêts personnels ? Nombre d'archéologues font leur travail à merveille (et j'aime à croire qu'ils sont grandement majoritaires), mais certains sont de véritables pilleurs mégalo, couverts par leur statut professionel, et persuadés que le patrimoine leur appartient.
Conclusion : les archéologues intelligents et les détectoristes intelligents doivent travailler ensemble, main dans la main pour le bien du patrimoine et de l'histoire, et les pilleurs doivent être chassés avec les plus grands moyens. Interdir la détection de loisir n'aura pour seule conséquence que la démultiplication des actes malveillants, l'organisation logistique des pilleurs deviendra quasi-militaire, et le pillage ne cessera pas !
Ce qui est aujourd'hui qualifié de pillage deviendra alors du terrorisme archéologique. Les grands perdants seront le patrimoine, l'histoire, la culture et le savoir....
Signé : un jeune et utopique détectoriste amateur, amoureux de son pays et de son histoire.
il faut etre vraiment candide pour associer toutes couches sociales dans un meme panier.il est evident que la corruption se situe a tous les niveaux du plus bas au plus haut .Je ne serait pas prolixe la dessus .mais il faut vraimentetre idiot pour croire que les pilleurs sont organisé grace a l aquisition de detecteur de metaux REPERANT DES CIBLE A UN PROFONDEUR DE 24 cm toutes feraille confondue pieces de monais en alu ect ect bouton balle de 1945 .que de pilleur de tresor national!enfin n étant pas amateur de ce loisir la poele a frire j estime qu il on le droit d exercer leur hobie .IN FACT IL SERAIT PREFERABLE DE TRAVAILLER avec ces personnes afin de mieux preserver notre patrimoine .ET NON D ALLER DANS DES extremes ou on veut enfermer tous le mondes dans le meme panier.CA DEMAnde plus d effort c est sur mais l' intolerance c est la premiere vertue de l humanité ignorante . lamartine.L ANGLETAIRE NOUS MONTRE ENCORE UN FOIS A TRAVEERS L HISTOIRE LE COMPORTEMENT D UNE GRANDE CIVILISATION A L EGARD DU TRAITEMENT DE CES CITOYENS.NICO
de toute facon la plus part des tresors trouve par les "archeologues" de france je parle plutot des tresors monaitaires,finissent a drouot ou autre salles des ventes de france et de navarre et bie souvent ces tresors partent a l'etranger "chine,amerique etc,,,sans compter sur les petits tresors personnels des archeologues ?des perquisitions chez certains en etonnerait plus d'un!!!!
Enregistrer un commentaire