mercredi 30 avril 2008

Dossier historique : L'exercice du pouvoir politique au XVIIe.


La reconstruction du royaume

(1598-1624)


Henri IV, premier roi Bourbon

Le gouvernement de la France
Large maison avec de nombreux offices: Grand Maître, Grand Chambellan, les deux premiers gentilshommes, le Grand Ecuyer.
"Compagnons du roi": le premier maître d'hôtel, le maître de la garde-robe.
Rôle important des secrétaires: secrétaire d'Etat qui se différencie du secrétaire de la chambre.
Deux officiers ont une fonction politique: Le chancelier et le connétable. Puis dès 1601 le Grand maître d'artillerie avec Sully (futur surintendant des finances, des bâtiments et des fortifications.). Ces trois Hommes participaient aux Conseil des affaires.
Au conseil, deux politiques s'opposent: Sully (autoritaire et centralisatrice) et Bellièvre et Villeroy (respect des autonomies et des libertés locales).
Dispositions de gouverneurs dans les provinces: princes de sang, compagnons de toujours du roi, anciens serviteurs d'Henri III ou ligueurs alliés.
Pouvoir royal appuyé sur places fortes et leur gouverneur pour garder les côtes et les frontières.




La réduction à l’obéissance

Gouverneurs et lieutenants généraux perdent pouvoirs:ne gardent que l'autorité militaire et les droits de police générale. Nombreux gouvernements sont confiés à des princes de sang ou des proches du roi.
Parlements indisposent Henri IV car s'opposent à l'édit de Nantes. Il leur donne donc comme premier président des magistrats dévoués.
Roi oblige les bonnes villes à des emprunts forcés. Il impose également des candidats officiels à l'échevinage ou au Consulat.
Trois grands complots (1602, 1604, 1606) tente d'ébranler l'Etat. Tentative d'assassinat sur Henri IV, sur la marquise de Verneuil (maîtresse du roi) et l'affaire Bouillon ont sus être calmées par Sully.



Le ministériat de Sully
Ministériat combattant et efficace: Sully voit le salut du royaume dans la concentration du pouvoir, le renforcement de l'autorité de l'Etat, et l'enregistrement silencieux des édits.
Sully gouverne par la concentration et par une armée de fidèles. Sully "estoit tout seul le conseil des finances" (Jules Gassot).
Surintendant, il a sous ses ordres un contrôleur général, deux intendants des finances: il domine donc les Bureaux de Finances des généralités.
Grand maître de l'artillerie, il a un lieutenant général, un secrétaire fidèle. Il a donc partout dans les arsenaux des lieutenants et des commissaires.
Grand voyer de France, il a un lieutenant dans chaque généralités souvent pris dans les trésoriers de France.
Surintendant des bâtiments royaux, il est aidé d'un intendant et d'un contrôleur général.
Sully multiplie les commissaires de justice ainsi que les commissaires députés (intendants de la Justice, Police et Finances) et les agents d'inspection et de contrôle.
Primordialité de la liquidation du passé (dettes des villes) et de la question fiscale et budgétaire (baisse taille, travail de répartition et de perception par les asséeurs-collecteurs). Question monétaire importante car sans monnaie saine pas de redressement.

La reconstitution du royaume

Le renouveau de l’Eglise en France
Guerre et rupture avec Rome: crise dans l'Eglise de France. Depuis nombreux archevêchés et évêchés étaient gérés par des administrateurs provisoires.
Culte souvent plus exercé mais paix le rétablit.
Henri IV a recours au droits du Concordat pour remplir les places vacantes: faveurs des favoris même des protestants (Sully). Mais recrutement s'améliorera à la satisfaction de Rome.
Retour des Jésuites en France seulement si ils ont la nationalité française et qu'ils prêtent serment de fidélité à la monarchie.
Réformes profondes du clergé: vie personnelle des curés, revenus des curés, instruction des prêtres et qualité des prédicateurs.


Les vastes entreprises de la monarchie
Reprise économique: le royaume a souffert des guerres de religions mais il y a une "récupération biologique" (Jean Jacquart). Absence de disette et de peste dans la même période. "Si Dieu me donne encore la vie, je ferai qu'il n'y aura pas de laboureur en mon royaume qui n'ai moyen d'avoir une poule dans son pot" (Henri IV).
Répression des troubles sociaux: mécontentement car établissement de l'impôt dit "de la pancarte" (1597): résistance des villes sur les commissaires donc le roi emploi la manière forte.
Encouragement à l'agriculture: "le labourage et la paturage estoient les deux mamelles, dont la France estoit alimentée, et ses vrayes mines du Pérou" (Sully). Défense des paysans: ordonnance du 24 février 1597 qui interdit aux gens de guerre de se répandre dans les champs. Ordonnance de Monceaux (14 août 1598) interdit le port d'armes sur les grands chemins.
Les bâtiments du roi: belle architecture pour faire impression sur les souverains étrangers: travaux au Louvre, galerie entre le Vieux Palais et le Tuilleries, terrasses à Saint Germain en Laye…
Les villes : le roi intervient dans les élections municipales. Projet de les rendre plus modernes: naissance de l'urbanisme d'Etat. Prise d'une allure de capitale pour Paris.
Fortifications et les vaisseaux: organisation défensive des frontières par le surintendant des frontières (Sully).


La politique étrangère d’Henri IV
L'affaire de Savoie : La Savoie s'empare en 1588 du marquisat de Saluces, Sully prépare la poudre et les canons. Guerre déclarée le 11 août 1600. Emissaire pontifical envoyé pour négocier, paix signée le 17 janvier 1601. Royaume gagnait d'importants territoires et Sully se promettait de beaux revenus fiscaux, cohérence nouvelle au royaume mais renonçait à présence française en Italie.
Henri IV fut l'Homme des réalités, des décisions promptes et de la souplesse sans chercher à mener de longues entreprises politiques. Sully inventa plus tard la cohérence d'un plan général, "le grand dessein".
Henri IV aurait proposé aux princes européens une organisation collective pour maintenir la paix mais est plus un moyen de propagande.
L'affaire des duchés: 1609, concerne les duchés de Clèves et de Juliers. Les ducs n'avaient pas de descendants directs, Henri IV s'en mêla. Permet d'esquisser le "grand dessein" de Sully. Le roi envoie l'armée pour intervenir. Marie de Médicis, sa femme est couronnée à Saint-Denis le 10 mai 1610 pour gouverner en l'absence de son mari. Celui-ci fut tué par Ravaillac en allant rendre visite à Sully.


La France italo-espagnole de Marie de Médicis

La proclamation de la régence : facteur d’un changement politique
La Régence signifie un affaiblissement de l'autorité monarchique. Mais dès la mort du roi le parlement accepte la régence de Marie de Médicis.
Reine-mère demande alors leurs "bons avis" aux parlements. Elle conserva à ses côtés au Conseil, Sully.
Elle confirma l'édit de Nantes et accorda une assemblée des députés protestants en 1611.
L'expédition militaire préparée par Henri IV eu lieu: l'armée française chassa alors des duchés les envoyés impériaux et installa les deux prétendants protestants.
Le 17 Octobre 1610, Louis XIII est sacré à Reims.
Changements politiques à travers l'éviction des vieux compagnons d'Henri IV et par un rapprochement avec l'Espagne.
1611, Sully se retire sur ses terres. Laisse donc place à des Hommes et méthodes nouvelles à la cour. Charge du premier gentilhomme de chambre et le gouvernement de places fortes attribué au marquis d'Ancres (Picardie), mari de sa femme de chambre florentine.
Seule politique de la régente de ses conseillers est la paix intérieure. Rapprochement avec la maison des Habsbourg. Egalement une victoire pour la cause catholique. Rapprochement confirmé par négociation du double mariage (Louis XIII avec Anne d'Autriche et d'Elisabeth de Bourbon avec le prince héritier Philippe).
Seigneurs protestants inquiets. Concini cible de critiques. Le cousin du roi, Condé prit les armes en signe de protestation. Régente obligée de négocier mais ne cède pas les mariages espagnols. Roi accompagné d'une armée rappelle à une stricte obéissance des princes.
Le 27 septembre 1614, Louis XIII est majeur. Le 2 octobre lors d'un lit de justice la reine lui remit la régence et pour la remercier la nomma chef de son Conseil.
Les Etats généraux de 1614. Révolte des grands seigneurs et chute de Concini.


Les campagnes intérieures de Louis XIII
Agitation nobiliaire avec ç sa tête la reine. Mère contre le favori Luynes. Révolte à laquelle le roi envoie une expédition militaire. Bataille près de Pont-de-Cé (7 août 1620) facile à venir à bout.
Pendant la révolte nobiliaire, le roi craint un soulèvement des protestants. Louis XIII et Luynes décident d'imposer la religion dans le sud par la force. Les protestants font une assemblée à La Rochelle le 25 décembre 1620. L'armée royale met un siège devant Montauban.
Le roi veut rétablir la paix intérieure: prise de places fortes, blocage de La Rochelle, siège de Montpellier. Traité de Montpellier en octobre 1622.


La montée de Richelieu au pouvoir
Louis XIII est humilié par les sujets révoltés. Luynes se meurt. Le roi jure de ne plus se laisser conduire par un favori: Marie de Médicis rentre au Conseil en 1622. Comme gage de réconciliation, Louis XIII demande au pape de faire Richelieu cardinal (5 septembre 1622).
Au gouvernement la reine-mère reprend de l'influence. Elle est conseillère d'une politique d'intervention extérieure car elle écoute les conseils de Richelieu.
Louis XIII est hostile à Richelieu car craint l'esprit "altier et dominateur" mais Marie de Médicis intervient et le roi prend Richelieu au Conseil (1624).
Louis XIII veut lui donner un rôle de simple conseiller mais Richelieu lui devient indispensable. Il réussi à faire arrêter La Vieuville, surintendant des finances; il n'a plus de rival au conseil. En 1625, il est déclaré "principal ministre de l'Etat".



Monarchie bicéphale et tricéphale
(1624-1661)


Le « ministériat » : Louis XIII et Richelieu

Le renforcement du pouvoir royal
Richelieu impose le remaniement du Conseil: chancelier remplacé par ami de Marie de Médicis et Richelieu…
Le roi décide de ne plus faire de connétable: office d'amiral de France et connétable de France disparaissent. Ils coûtent chers et portent ombrage: au monarque seul revenait le soin de commander aux armées et aux flottes françaises.
Richelieu devient grand maître, chef et surintendant des mers, navigation et commerce de France (octobre 1626).


Les opérations militaires à l’intérieur et à l’extérieur du royaume
Richelieu conduit la politique étrangère de la France. Cherche à gagner alliés sans trop s'engager dans une guerre directe contre les Habsbourg. Succès du siège de La Rochelle conforta la situation de Richelieu auprès de Louis XIII: l'Homme d'Eglise se transforme en Homme de guerre.
Traité de Compiègne (juin 1624): liens avec les Provinces-Unies et aides financières.
Rapprochement avec l'Angleterre: mariage de Charles 1er d'Angleterre avec la sœur de Louis XIII en 1625.
Alliance avec la Savoie an 1624 en intervenant en Italie.
Seconde guerre de religion: duc de Rohan ne se résigne pas à l'affaiblissement de la cause protestante et de la politique catholique du roi. Mais battu en septembre 1625.
Siège de La rochelle: ville est la capitale du protestantisme en France. Louis craint action de Richelieu car est "Etat dans l'Etat". Cardinal fait une alliance avec l'Espagne contre les anglais, alliés à La Rochelle. Débarquement anglais avec Buckingham en 1627 mais Richelieu fait un blocus maritime. Quand la ville est affamée elle capitule. La Rochelle devient alors un port comme un autre et pas "la république huguenot e de l'Atlantique" (Bercé).
Affrontement contre Espagne et Italie: succession de Mantoue, siège de Casale, paix d'Alais (1629).


Le « Grand orage »
Refus du traité de Ratisbonne par Richelieu pour négocier conflits en Italie laissa des traces. Richelieu subit attaques des partisans de la paix et de ses adversaires politiques qui craignent une guerre entre les Habsbourgs et Louis XIII.
Reine lance offensive : "la journée des dupes" ou "grand orage"du 11 novembre 1630. Souvent présenté comme affrontement personnel entre Marie de Médicis et Richelieu. Il s'agit de l'opposition de leur deux politique.
11 novembre 1630, Marie de Médicis demande à Louis XIII de renvoyer Richelieu mais roi demanda à Richelieu de continuer à tenir le "timon des affaires". Roi écarte donc les ennemis du cardinal et la reine s'exile aux Pays-Bas.
Victoire politique de Richelieu, celle des "bons français" et la défaite des pro-espagnols.


Le régime de guerre de Richelieu

Le gouvernement de Richelieu
Projet de 1625 de renforcer dans les conseils du roi la place des gens d'Eglise et d'épée.
Exigence de la soumission de tous au salut public: abus de la Bastille et des jugements par les commissaires sans égard pour le rang noble.
Maxime de Richelieu: trilogie "servir-obéir-payer".
Nouveauté dans l'appel à l'opinion publique et dans la propagande.


Les problèmes
Finances: notamment à cause de la guerre. Emprunts aux traitants et aux fermiers d'impôts. "Crues" de taille, et de gabelles, créations d'officiers vénaux, de taxes de consommation. Augmentation du "don gratuit" du clergé.
Economie nationale: on voulait donner à la France son indépendance industrielle, maritime et commerciale (grand dessein à la Sully), mais il faudrait la paix et les capitaux.


Louis XIII sans Richelieu
Richelieu meurt le 4 décembre 1642. Le roi survit cinq mois en préservant l'héritage du cardinal. Rien de changé dans l'esprit, la politique et la composition du conseil.
Réapparition de certains exilés à la cour.
Roi organise la future régence de son fils: Conseil de régence. Il organise les places les plus importantes auprès du futur roi et nomme par exemple Mazarin chancelier.


La monarchie tricéphale et ses faiblesses

Roi, régente et cardinal-ministre
Temps de la "bonne régence": la reine est très bonne mais coléreuse et autoritaire. Elle craint pour le trône donc d'espagnole devient française. Eprouve besoin d'un tuteur, guide et modérateur.
Roi refermé, silencieux, mystérieux et "endormi" ne se "réveil" qu'à 18 ans et surprendra tout le monde. 
Perfection du ministériat absolu: reine s'unit au meilleur disciple de son ennemi Richelieu.
Dégradation politique et économique: de 1644 a 1647, remuements populaires, traités (du Toisé, d'Aisés, du Tarif), droits d'octroi à l'entrée des impôts, ventes d'offices, "crues" d'impôts…


L’épisode de la Fronde (1648-1653)
Le mouvement parisien: janvier 1648, bourgeois de Paris s'organisent contre la milice. Emeutes, villes s'enflamment, séditions. Mouvement reprend quand les troupes partent. Janvier 1649, le roi doit quitter Paris pour Saint-Germain-en-Laye.
La Fronde parlementaire: Soutient de l'émeute parisienne. Parlementaires refusent d'entériner la création d'une nouvelle charges (but de réduire les officiers). Parlement soutenu par les autres cours financières (aides, monnaies, comptes). Réclament la réunion des Etats généraux. 31 juillet 1648 la reine accorde les articles de la chambre de Paris.
La Fronde nobiliaire: roi ne reçoit aucun soutient de la noblesse qui arme ses troupes sous Condé, Conti et Bouillon. Janvier 1650, reine arrête les princes de Condé et de Conti mais résistance des autres princes. La reine est libérée en 1651, négocie et Mazarin doit quitter la France. Nouvelles émeutes, roi doit de nouveaux quitter Paris. Vaste négociation en 1652 qui rétablit l'ordre. Même année le corps parisien dissout la municipalité. C'est un avertissement des villes françaises qui a un écho considérable. Négociations prudentes avec le Parlement. Nouvelle phase, la noblesse ont bonnes grâces et vont participer au gouvernement de Louis XIV.


Les années Mazarin (1653-1661)
Mazarin a de très précieux collaborateurs qui gèrent les dépenses et les recettes. Son frère dirige la police secrète. Ses amis dirigent également la diplomatie, et la fortune et affaires privées de la reine.
Problème financier car le Trésor est vide. Pratique des assignations et anticipations, emprunts aux banquiers, augmentation des impôts…
Dépression sociale et économique: crise démographique et transferts de propriétés, choc psychique de la comète du 12 août 1654.
Effort politique est intense et soutenu; Mazarin fait l'éducation politique de Louis XIV qui est toujours soumis à sa mère et à son parrain.
Mazarin ne persécute pas les protestants mais la "secte" janséniste politiquement marquée par la Fronde.
Paix des Pyrénées (1659).
Mazarin refait sa fortune, acquis les plus grandes abbayes. Fut également un grand mécène.
Népotisme: Casa et dota sa famille: frère, mazarinettes (ses sept nièces)…
Mais derrière la perspective "d'or et de délices" offerte par Paris et la cour, il y a la misère et la calamité des provinces.



« L’Etat c’est moi » (citation apocryphe) : 
La monocratie de Louis XIV
(1661-1715)


« Tout l’Etat est en lui » (Bossuet) : un règne personnel

La décision de gouverner seul
C'est une résolution. Innovation de 1661 par volonté de rompre avec le ministériat (Richelieu puis Mazarin). C'est également un tournant car arrestation de Fouquet et l'ascension de Colbert.
Il en fait une règle politique pour ses successeurs: aucun ministre pour ce règne.
Disparition du surintendant des finances après Fouquet mais apparition d'un contrôleur général des finances en 1664.
C'est une façon pour Louis XIV de se revendiquer la parenthèse absolue.


La soumission de la société
Surveillance de la noblesse à travers la cour. Gouvernements ne sont plus systématiquement distribués aux princes de sang. Avec Versailles, où la cour déménage en février 1682, le roi peut surveiller ses amis, ennemis et obtenir des pensions.
Dès 1665 les cours ne sont plus souveraines mais "supérieure". Le parlement doit enregistrer sans discuter les décisions royales.
Ordre public assuré par le parlement, prévôt des marchands et châtelet. Louis XIV établit un "lieutenant général de police" en 1667 pour veiller à la "sûreté de la ville": objectif de détruire la cour des miracles et des foyers de délinquance au cœur de Paris, lutte contre les épidémies et les incendies.


Pouvoir absolu: autorité absolue?
Roi dispose d'une fonction absolue (pas totalitaire mais dégagée de toute entrave): "réunir en moi seule toute l'autorité de maître" (Louis XIV).
Concentration des pouvoirs. Le roi s'informe de tout pour décider en connaissance de cause: enquêtes, correspondances.
Le roi s'occupe de toutes les affaires importantes: fort pouvoir de décision. Profusion d'éléments qui font de lui un roi omniscient. Après la chute de Fouquet, il organise lui-même les dépenses.


Gouvernement et administration

Restructuration du gouvernement
Louis XIV se pose comme chef du gouvernement dans toutes les situations.
Chancelier ne peut rien sceller sans son accord, il est chargé de la rédaction des textes de lois et les sceller. Il est l'incarnation de la justice du roi, il est inamovible. Il ne porte pas le deuil lorsque le roi meurt car la justice demeure. Louis XIV amoindrit son pouvoir: il ne siège plus dans le Conseil d'en haut et on lui retire les prérogatives financières.
Surintendant: jusqu'en 1661, il a autorité sur l'administration. Charge supprimée en 1661 mais création d'un conseil des finances et du titre de contrôleur général des finances.
Secrétaires d'Etat: pouvoir renfermé par la disparition de la surintendance. Ils ont des compétences "thématiques", mais aussi la correspondance, centralisation des pouvoirs royaux.


Les conseils
Conseil des dépêches: conseil technique.
Conseil des partis: justice retenue du roi.
Conseil des finances dès 1661.
Conseil de la rpr et de cs.

Le choix des offices
Les juges sont des officiers.
Le roi choisi les intendants.
Les conseillers doivent être en nombre restreint.
Le roi choisi des officiers parmi la roture.


Le temps de l'intolérance et des guerres: la fin d'un règne

La révocation de l'Edit de Nantes (1685)
Louis XIV prend très à cœur son rôle de "roi très chrétien". Une seule religion doit exister en France: le catholicisme.
Arrêt du 25 juin 1680 qui interdit de se convertir du catholicisme au protestantisme. Louvois et intendants convertissent le plus possible (épisode des "dragonnades").
17 octobre 1685, Louis XIV révoque l'édit de Nantes par l'Edit de Fontainebleau. Les protestants n'ont plus le droit d'exercer le culte et les enfants doivent être baptisés et élevés dans la religion catholique.
Nombreux protestants restent secrètement fidèles au protestantisme et beaucoup s'exilent et aident les princes protestants des pays étrangers. Louis XIV est alors perçu comme un "tyran".
Le protestantisme ne disparaît pas pour autant: il se réorganise et dès 1686 apparurent les "assemblées du désert" (culte en plein air dans des lieux écartés).


La ligue d'Augsbourg et la succession d'Espagne
But de la politique française de faire reconnaître définitivement les réunions par un traité. France conquiert Palatinat et Allemagne rhénane, ce qui mobilisa l'Empire. Le 11 décembre 1688, l'empereur déclare la guerre. France lève donc des contributions dans les pays occupés. France n'était pas prête à un conflit général, elle est à la fois défensive et offensive. Essentiellement une guerre sur mer. Sur terre elle est plutôt défensive.
Problèmes financiers et changements gouvernementaux car Seignelay et Louvois. Nouveautés: tirage au sort de la milice dans la population (armée de réserve).
1692: campagne et défaite navale. Victoires sur terre en 1693.
Nécessité d'une paix urgente car situation européenne de plus en plus dominée par la question de succession en Espagne. Coalition menée contre Louis XIV s'engageât à défendre les intérêts de l'empereur.
Traité du 21 septembre 1697 qui annonce paix entre les pays, brusquée par Louis XIV.


La fin d'un règne
Dernières campagnes du roi pour réagir aux "guerres psychologiques". Poids important de la propagande et de l'espionnage contre Louis XIV.
Crise de 1693 et de 1694 où le climat fut désastreux et les populations souffrirent du froid et du mauvais temps. Engendra une grave crise économique.
Administration renforcée par Louis XIV permit de mieux connaître la France, donc de mieux la contrôler.
Situation intérieure du royaume: dépenses dans guerre qui coûte cher donc création de nouveaux impôts, création d'offices et mise en circulation de billets de monnaie à intérêts. Crise économique sous la pression fiscale surtout sur la masse rurale. Des révoltes dans les campagnes réapparurent donc.
Dernières persécutions contre le jansénisme car le roi, à l'approche de sa mort, souhaitait achever sa tâche de prince chrétien. En 1714, il voulu imposer son autorité mais fut frappé par la maladie.


L’hôtel particulier parisien au XVIIe siècle : l'hôtel de Sully.

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« Tant d'appartements differends Si beaux, si riches et si grands De pavillons,
de galleries, De basses cours et d'écuries Ces alcoves et ces sallons, Ces
dorures et ces plafons ; Doivent par leur magnificence Rendre honteux les Roys
de France. »
(Furetière, le voyage de Mercure)





Situation.





L’hôtel de Sully se situe aujourd’hui au 62 rue Saint-Antoine, dans le 4e arrondissement de Paris. Il abrite depuis 1965 la Caisse nationale des monuments historiques et des sites. Il est alors un établissement public rattaché à la direction du patrimoine (Ministère de la Culture).




L’hôtel se situe sur la rue Saint-Antoine entre la place de la Bastille et la place de l’Hôtel de Ville de Paris, dans le quartier du Marais.







Un hôtel particulier dans le quartier du Marais.






« Les habitations des particuliers prennent différents noms selon les différents
états de ceux qui les occupent. On dit la "maison" d'un bourgeois, l'"hôtel"
d'un grand, le "palais" d'un prince ou d'un roi. L'hôtel est toujours un
bâtiment annoncé par le faste de son extérieur, l'étendue de son embrassé, le
nombre et la diversité de ses logements, et la richesse de sa décoration
intérieure. »



(Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des Métiers)









Le quartier du Marais au XVIIe siècle :



Vallée marécageuse, le quartier du Marais connu ses premières occupations royales dès le XIVe siècle avec l'hôtel de Saint-Pol et le palais des Tournelles.



Ce quartier était traversé par la rue Saint-Antoine qui était une artère de l'est de la capitale et parcours des entrées royales dans la ville car elle menait de la porte Saint-Antoine, à place de la Bastille à la place de l'Hôtel de Ville.






Un quartier où « il est désormais de bon ton d’avoir son hôtel » :



> Le quartier du Marais fut rendu à la mode au XVIIe siècle par le projet de lotissement de la place des Vosges. C’est également le laboratoire de ce qu’on appelle traditionnellement l’"hôtel entre cour et jardin". En effet, tandis que la ville médiévale n’offrait pas toujours de terrains réguliers, obligeant à des plans compliqués, le Marais était au contraire, encore largement un vaste champs à bâtir, avec un terrain plat et des rues neuves rectilignes.




> Il faut également souligner, qu’à cette époque la monarchie entre dans son âge administratif ; le roi gouverne donc désormais avec l’appui d’une puissante administration. Celle-ci est composée de nobles de robe, c'est-à-dire des bourgeois ayant achetés une charge et ayant été anoblis au service de l’Etat ; ils ont donc moins besoin d’un château en province comme ceux de la noblesse d’épée, que de résidences urbaines, proches du Pouvoir, qui se sédentarisent et se centralisent à la fois.





La construction.




> L'hôtel fut édifié de 1625 à 1630 sur les plans de Jean Ier Androuet du Cerceau par le maître maçon Jean Notin pour le banquier Mesme-Gallet du Petit Thouars qui l’avait acquit en 1624. Il fut construit avec un jardin et une orangerie donnant accès à la place Royale (aujourd'hui place des Vosges).



> Vendu inachevé au créancier de Mesme-Gallet, Jean Habert le 27 avril 1628, ce dernier acquit également l’hôtel de la Mouffle et quelques autres immeubles, ce qui permit à l’hôtel de Sully d’avoir une façade sur la rue.



> Maximilien de Béthune, premier duc de Sully, ancien ministre des finances et surintendant des bâtiments d'Henry IV en devient propriétaire en le rachetant le 23 février 1634. Il en acheva le décor, y fit construire le Petit hôtel de Sully au fond du jardin et y vécut ses dernières années.

Un hôtel « à la française » :



> L'hôtel est de plan classique : le corps de logis principal s'élevant entre cour et jardin, ce qui caractérise l’hôtel « à la française ». Il est également constitué d’un plan en U avec deux ailes sur cour, terminées par deux pavillons sur rue reliés par une terrasse.



> Fidèle à la silhouette française, les corps de logis sont couverts de combles droits à croupes, avec des lucarnes de pierre et de hautes cheminées. Faute de place il ne dispose cependant pas de deux cours séparées comme l’hôtel Carnavalet, mais d’une seule qui donne sur les communs et une courette pour le fumier. A ceci il faut ajouter un archaïsme : l’escalier principal, pivot de la distribution est placé au centre du logis, il coupe donc les appartements en deux.



> L’hôtel de Sully est un très bon exemple de l’hôtel aristocratique français du début du XVIIe siècle, dont on pouvait trouver de nombreux exemples dans le quartier du Marais, de par ses éléments caractéristiques comme les hautes toitures éclairées de lucarnes, la symétrie des façades, l’alignement vertical des fenêtres surmontées de frontons ou encore les deux pavillons qui encadrent le portail côté rue.

L’aménagement intérieur au temps du duc de Sully (1634 – 1641) :
Selon le schéma traditionnel le logis principal était séparé de ce qui servait la fonction matérielle, les services étant relégués dans les ailes de la cour (cuisine malodorante, écuries…).




Entre tradition et nouveauté.



Une particularité de l’aménagement intérieur : > Contrairement à la coutume qui laissait généralement l'étage noble à l’épouse, l’appartement du duc de Sully s’y trouve. La pièce principale est en effet divisée en deux, ce qui lui permettait de faire patienter ceux qu’il recevait.
> Un « cabinet doré », aménagé par le duc, complétait cet appartement.



Un hôtel entre tradition et nouveauté : > L'hôtel constitue un remarquable exemple de ce que l'on a appelé la « tentation baroque ». Son plan est classique, caractéristique de l'art français : un logis centré construit sur un axe unique), entre cour et jardin (l'éloignement de la rue étant recherché), précédé de deux ailes qui rejoignent deux pavillons ; on pourrait en dire autant de son élévation rigoureusement symétrique ce qui est une nouveauté. En revanche, la richesse de la décoration sculptée de ses façades laissent apparaître une influence baroque (frontons triangulaires en plein cintre, lucarnes flanquées de volutes, figures allégoriques en haut-relief).
> Il y a une égalité dans la hauteur des ailes et du logis principal, ce qui est une nouveauté
> A la différence des célèbres pavillons de la place des Vosges, aux murs de briques et aux ouvertures encadrées de pierre de taille, l’hôtel de Sully annonce la composition classique par l’emploi de la pierre de taille. Malgré que très coûteux, cela va devenir l’usage courant par la suite.
> La nouveauté de l’édifice résidait dans la richesse de la décoration qui a survécu et qui rappelle celle de l'hôtel Carnavalet avec ses figures allégoriques et ses lucarnes élaborées. Cependant cela contraste avec la rigueur de la composition ; en effet, les motifs ornementaux maniéristes sont représentatifs de la fin de la Renaissance (têtes de femmes, allégories des éléments et des saisons, motifs végétaux).



Conclusion et bibliographie.



> Après la Révolution, il tombe entre les mains de négociants, devenant un immeuble de rapport. Il reçu dès lors de multiples transformations pour abriter commerces, artisans et autres locataires.
> Au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle, il tombe en décadence. On construit d’ailleurs au dessus de la terrasse centrale, un corps de logis de style néoclassique, possédant un balcon sur toute sa largeur. Au rez-de-chaussée sont percées des boutiques avec des devantures de style néo-ogival. L’hôtel est classé monument historique en 1862, l'hôtel allait alors renaître grâce à de nouveau propriétaires plus soucieux de sa conservation. Il fut ensuite racheté par l'Etat en 1944 et devient le siège de la Caisse nationale des Monuments historiques et des Sites. On y entreprit alors une longue campagne de restauration qui s'acheva par la remise en état de l'Orangerie en 1973.
> Fragment du règne des premiers Bourbons au cœur de la métropole contemporaine, l'hôtel de Sully intrigue avec sa façade de pierre au milieu du rideau gris l'entourant. Il est une horloge arrêtée. Ouvert, on le traverse de toute sa longueur sans rencontrer d'obstacles, quittant la "grand'rue" pour s'enfoncer dans la passé, dans un jardin du siècle de Louis XIII.
> Alliant décors anciens et aménagements contemporains, il est un symbole des visions successives envers ce lieu et un exemple de vie d'un Monument historique.


░ J. COLSON et M.-C. LAUROA, Dictionnaire des monuments de Paris, Hervas, Paris, 1992.
░ DIDEROT et D'ALEMBERT, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des Métiers, Pergamon Press, New York, 1989.
░ A. GABRIEL, Guide de l'architecture des monuments de Paris, Alternatives, Paris, 1998.
░ J.-M. PEROUSE DE MONTCLOS, Paris, Hachette, Paris, 1994.


© Eosclio

Dossier historique : Edit portant règlement pour la nourriture et l'entretient des pauvres de la Ville et faubourgs de Paris (1547).


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> Cette étude est basée sur un édit, c'est-à-dire un acte législatif émanant du roi, datant de 1547. Il fut donc dicté par le roi Henri II (1519-1559) qui règne à partir de cette date, succédant alors à François Ier (1494-1547), à Saint-Germain-en-Laye (château des rois de France à cette époque) le 9 juillet 1547. Notons que ce texte est tiré d'un recueil, Recueil général des anciennes lois françaises, publié en 1828 par Isambert (1792-1857), juriste et érudit du XIXè siècle qui a entreprit comme nombreux de ses collègues (entre autres Pierre Néron, Etienne Girard…) de publier un recueil d'actes royaux.
> L'écriture de ce texte se fit durant la période humaniste, une philosophie qui met l'Homme et les valeurs au dessus de tout. Il y a donc une modification des modèles de vie. Les Humanistes prônent en effet pour une vulgarisation des savoirs y compris le savoir religieux: la Parole Divine doit être accessible à toute personne quelqu’en soit l'origine, le langage (traduction de la Bible par Erasme en 1516) ou la catégorie sociale.
L'Humanisme est basé sur le respect des Droits Fondamentaux de l'être humain, cependant cette période voit en la pauvreté un handicap au développement harmonieux de l'Homme et tente donc d'y remédier.
> La civilisation médiévale a laissée des institutions d'assistance (hôpitaux, aumônes, "donnes"…) assurées par des laïques ou des couvents, mais se développe un courant dans lequel le pauvre est un danger pour la société et la pauvreté une malédiction. Le pauvre colporte l'hérésie, peut être un espion du camp adverse, un vecteur de la peste et dans un bouleversement social il n'a rien à perdre. Il est donc nécessaire que la prise en charge soit à la fois une responsabilité individuelle et collective mais aussi une assistance hospitalière et un secours dans la rue.
> Ce texte nous informe des dispositions instaurées au XVIè siècle par le roi, donc l'Etat, pour remédier à l'aggravation de la pauvreté et les différences de traitement qu'il faut appliquer que l'on soit pauvre, mendiant, homme, femme, enfant,vieillard, valide ou invalide.
> Qu'est ce qui est donc mis en place face à l'affluence et la multiplication des pauvres, mendiants et vagabonds dans les villes et plus particulièrement ici, à Paris?
> La pauvreté est omniprésente et inévitable en raison de l'ordre social et économique (crises de subsistance ou accidents de la vie). Une partie de la population est donc amenée à la pauvreté et il est presque impossible d'en sortir car l'ascension sociale est très difficile. Ce fléau est cependant compensé par l'assistance publique; il est alors possible de parler de "Ville-providence" comme l'on parle aujourd'hui d'"Etat-providence" même si les mendiants sont exclus de ce système.


L'état de pauvreté.


La pauvreté et les causes de la hausse de celle-ci.

Au XVIè siècle, seuls les privilégiés ont la certitude du lendemain. La vie de la plupart des citadins est précaire: les emplois sont irréguliers, la population est très sensible aux variations de l'économie, aux crises de subsistance et d'emplois. Une forte paupérisation se met donc en place, c'est-à-dire un abaissement du niveau de vie avec l'appauvrissement d'une classe sociale.
Un grand nombre facteurs et pire encore l'accumulation de ceux-ci est la cause de l'appauvrissement de la population. En 1530, la moisson fut très médiocre ce qui entraîna une hausse des prix du grain et donc une cherté; notons également que la peste se développa l'année suivante en 1531. Ces deux facteurs ont été déterminant dans la hausse du nombre de pauvres car ceux-ci n'avaient plus de quoi acheter du grain et ne pouvaient pas se soigner d'où une aggravation de la misère.
Un changement démographique en est également la cause. En effet, à cette époque, Paris a connu une hausse de sa population en raison d'un apport migratoire: cela concernait en majorité des jeunes de moins de 25 ans qui se sont mis à occuper les postes les moins qualifiés ou à se faire "gagnent-deniers", c'est-à-dire à travailler à la journée. Se pose alors le problème du chômage, il peut être épisodique pour les individus faisant parti des corporations (associations d'artisans) mais est permanent pour les autres: les moins qualifiés sont les plus vulnérables.
Il va également sans dire que vu les problèmes économiques de l'époque les salaires ont chutés progressivement : en effet à Paris en 1500 le salaire journalier d'un employé dans le bâtiment était de 0,12 setiers (mesure de capacité pour le grain) de froment alors qu'il n'est plus que de 0,06 en 1660.
La population pauvre est très difficile à dénombrer car elle est très mobile et sensible aux variations économiques. Les pauvres représentent une grande partie du menu peuple, constitué principalement de paysans, mendiants et vagabonds. Ils sont valides ou non, sans ouvrage ou trop épisodiquement employés. Ils ne peuvent pas subvenir seuls à leurs besoins élémentaires et vivent donc d'aumônes, et fréquemment grâce à l'aide des Hôtels-Dieu.
Notons qu'au XVIè siècle, un salarié en plein emplois utilise 4/5 de son revenu pour se nourrir et 1/10 pour son loyer; il ne reste donc plus beaucoup à celui-ci pour les vêtements, les loisirs, les enfants et l'épargne. L'apparition du chômage gagne donc la société, l'argent manque, ce qui conduit à une hausse de la misère et de l'endettement.


Les différentes catégories de pauvres. La société française du XVIè siècle distingue deux types de pauvres: les "vrais" pauvres et les "faux"
pauvres. Les premiers sont perçus comme une image, un membre souffrant de Jésus Christ sur Terre, il est donc incapable de travailler et doit vivre de la charité. Les "faux" pauvres quant à eux sont considérés comme des oisifs qui mendient ce qui est vu comme un mauvais exemple aux yeux de la société.
Il existe aussi des pauvres dits "conjoncturels" et des pauvres "structurels". Les pauvres "conjoncturels" sont en fait des chômeurs ou des familles nombreuses pendant l'hiver par exemple, qui alternent autosuffisance et pauvreté. Quant aux pauvres "structurels", ce sont des infirmes, des veuves, des vieillards, etc., qui ont besoin d'un secours continuel. La frontière entre ces deux catégories peut être franchie dans les deux sens, ce qui sera déterminé par l'état du marché du travail et de l'économie.


L'évolution du regard porté sur les pauvres.
Au Moyen Age, il existe deux visions sur le pauvre: d'une part c'est un membre souffrant du Christ sur Terre,
il est un idéal de dépouillement et d'ascèse; mais d'autre part, la pauvreté est vu comme une perdition et les pauvres comme des êtres potentiellement dangereux: "cause d'un grand mal et désordre et d'un présent inconvénient de pestes et de maladies". Au XVIè siècle, c'est la deuxième vision qui l'emporte car pour l'humaniste la pauvreté dégrade et rabaisse l'Homme au niveau des animaux et l'empêche donc de s'accomplir.
Notons qu'il a eu une évolution manifeste dans l'attitude des autorités municipales: en effet, il s'agissait avant d'actions ponctuelles contre les pauvreté notamment par des distributions de pain, taxation ou blocage des prix; alors qu'ensuite les pauvres ont du mériter les aumônes d'où la création d'ateliers de charité.
Il existe également un double regard de la société face à l'assistance aux pauvres. Il faut en effet les secourir que ça soit spirituellement ou physiquement, et les contrôler en appliquant des mesures de quarantaine par exemple, afin de protéger la société.
Il faut tout de même insister sur le fait que les mendiants sont indispensables aux élites. En effet, à travers la charité ils permettent le salut de la ville ainsi que la Grâce Divine.
Enfin naît l'idée que l'assistance doit être prise en main par les magistrats des villes (fonctionnaires de l'ordre judiciaire) dont le devoir est de faire disparaître la pauvreté: "ordonnons aux prévôts et échevins de notre dite ville de Paris". Il s'agit donc à la fois d'ordre public, d'hygiène et de réforme sociale.



L'assistance aux pauvres…


Les précurseurs de l'assistance publique: l'expérience lyonnaise (1534).
Au début des années 1530, la ville de Lyon connu une cherté: 7 000 à 8 000 personnes envahirent dès lors
les rues et commencèrent à y mourir. Les notables et consulats décidèrent alors d'organiser des distributions de vivres, c'est la première ébauche de l'Aumône Générale. Les Hommes sont capables de travailler mais n'arrivent pas à gagner leur vie, faute de chômage: la charité chrétienne ne suffit plus, et il faut ajouter à cela des risques d'émeutes et de contagion pesteuse. Ajoutons qu'en mai 1531, des conseillers lyonnais entreprennent d'organiser une distribution gratuite de pain dont les recettes ont été fournies par des dons de particuliers.
En 1534, Lyon fonde l'Aumône Générale. Celle-ci a son propre moulin, sa boulangerie et elle distribue du pain en temps de disette aux pauvres et en temps ordinaires aux invalides, malades, veuves et orphelins. Les enfants sont placés en apprentissage chez des marchands ou comme domestique par exemple, et les adultes valides sont employés à curer les fossés ou à nettoyer les rues.
Lyon a également mis en place des badeaux ou "chasses-coquins" qui sont chargés d'expulser les indésirables. L'expérience lyonnaise est dès lors considérée comme "une charité organisée, sélective, collective, permanente et laïque" et est suivie de près par d'autres grandes villes comme Paris ou Strasbourg même s'il existait déjà dans ces villes un aumône (Strasbourg dès 1523, Lille dès 1527 et Paris dès 1530), mais celui-ci n'était ni organisé ni régulier.


La mise en place d'institutions capables de s'occuper de ce fléau.
Les pauvres doivent bénéficier d'une assistance afin de maintenir la paix sociale mais aussi car c'est une
préoccupation religieuse (image du Christ souffrant).
Il existe deux formes d'assistance: il s'agit soit d'aumône qui ne concerne que les domiciliés de la ville, soit il s'agit d'un accueil des nécessiteux dans des maisons spécialisées; quoi qu'il en soit l'assistance est financée par des dons ou un impôt prélevé sur les habitants: "une taille et collecte particulière sur un chacun des habitants de ladite ville".
Au XVIè siècle, les grandes villes décidèrent de réformer les hôpitaux hérités du Moyen-Age qui sont en mauvais état et mal utilisés. S'en suit donc une laïcisation des hôpitaux,, le but étant de créer une institution de charité et d'assistance d'où la création de maisons d'assistance spécialisées dans certaines villes à partir ce ces anciens hôpitaux (plus utilisés pour les orphelins et les vieillards). Ces maisons d'assistance qui s'apparentent plus à des hôpitaux de soins ou asiles sont nommés Hôtels-Dieu; soutenus par l'Etat, ils sont contrôlés par l'Eglise qui fournit la presque totalité du personnel.
En 1530 à Paris naît ce qui deviendra en 1544 le "Grand Bureau des pauvres" où l'on enferme dans l'hôpital Saint Germain les "vieils et décrépis, et autres pauvres incorrigibles ou invalides et impotents". Ce bureau des pauvres recense également les démunis en établissant des listes des assistés, centralise les ressources et fait des distributions régulières.
Sont également créés des ateliers de charité qui emploient les chômeurs contre rémunération. Ce sont en fait des travaux à utilité publique comme l'aménagement des routes par exemple.


Une assistance différente selon le type de pauvreté. "Savoir faisant, que nous désirant pourvoir et subvenir aux vrais pauvres malades qui sont dignes de l'aumône,
et aux valides ôter toute occasion d'oisiveté et leur donner moyen de gagner leur vie.".
Selon le type et degré de pauvreté, l'assistance ne sera pas la même: "distribués auxdits pauvres mendiants
selon le rôle que d'iceux en avait été fait" Seuls les invalides reçoivent en permanence une assistance, pour les autres elle est provisoire jusqu'à ce que l'individu en question trouve un travail. Les pauvres valides quant à eux sont assimilés à un travail directement à travers les ateliers de charité: "qu'aux mendiants valides n'était donné le droit de travailler",
Les pauvres aux ressources insuffisantes sont eux assistés selon la période de l'année. Le secours se fait alors en argent ou en nature à travers la distribution de pain par les bureaux des pauvres.
Les enfants abandonnés et les malades sont quant à eux placés dans les Hôtels-Dieu qui sont réservés aux pauvres curables: on les y soignent gratuitement et la nourriture est abondante: "ordonnons qu'ils soient nourris, secourus et entretenus par les paroissiens".
Notons également que les pauvres peuvent s'en référer aux paroisses et que si celle-ci venaient à manquer les autres l'aideraient à combler ce manque: "nous voulons et ordonnons que les prochaines paroisses, chapitres, collèges et autres communautés d'icelle ville et faubourgs, qui auront deniers bons et seront puissants de leur faire subvention, en aident et secourent lesdites paroisses par trop chargées de pauvres".
Enfin apparaît l'idée qu'il faut séparer les pauvres du reste de la société. Il est donc proposé des les déporter dans des colonies mais la France ignore encore à cette époque les méthodes d'internement. Il est donc manifeste qu'il faut trouver une solution pour remédier à cette situation car tout les pauvres ne peuvent pas être aidés faute de moyens.



…et l'exclusion des mendiants.


La mendicité, un phénomène jugé dangereux,…
Même s'il existe une assistance, les mendiants sont de plus en plus nombreux et se regroupent dans des
quartiers, on les qualifies dès lors de "mendiants-vagabonds". Ces regroupements plaisent de moins en moins à la population qui recherche donc de plus en plus à les exclure.
De plus en plus d'élites pensent que le pauvre est un danger car il peut être diffuseur d'hérésie, vecteur d'épidémies, responsable d'émeute et de bien d'autres méfaits néfastes à la société du XVIè siècle.
L'idée que les mendiants doivent être totalement exclu de la société apparaît. On pense donc à des asiles, prisons ou encore à des lieux de réforme morale, qui sont des lieux où des ecclésiastiques sont chargés d'apprendre aux pensionnaires leurs devoirs de chrétiens. Il existe également, et c'est le plus courant, l'idée de les expulser physiquement de la ville.


…rendu interdit,…
La mendicité et l'aumône manuel sont devenu interdites par édit, et sont partout pourchassés et
criminalisés: "ne plus quêter, mendier ou demander l'aumône par les rues". Les mendiants sont alors pourchassés, arrêtés et enfermés dans des établissements ou sont forcés au travail.
La seule occasion ou la mendicité est autorisée est à la sortie de l'église lors d'aumônes organisés par l'Eglise elle-même pour le salut des âmes de la population à travers la charité.


…et régulé par la création des "chasses gueux". Avec l'augmentation de la population mendiante et vagabonde la ville de Paris s'est dotée de
"chasses-gueux" dont le rôle était de faire disparaître la mendicité.
Leur rôle était donc de refouler aux portes de la ville les mendiants et les vagabonds mais aussi les "estrangers" sous peine de coups de fouet.
Cependant les enfermements et chasses des mendiant ont un revers de médaille. En effet cela ne sera en grande partie qu'un échec étant donné que seule une petite partie est concernée faute de locaux et effectif. De plus les villes ont répugnés le fait dépenser pour des mendiants issus pour la plupart des campagnes et les arrestations furent très impopulaires chez les gens du peuple (début de sédition, fuites…).
La mendicité est donc permanente et les villes doivent s'organiser avec.



Conclusion: C'est donc à cause de grands changements dans l'économie et dans les mentalités que l'accroissement de la population pauvre s'opère. En effet ce sont entre autres facteurs, le manque de nourriture ("y est afflué si grand nombre de pauvres que les aumônes triplées n'eussent pu fournir à leur nourriture et sustentation"), le développement des épidémies et le fait que la société éprouve dorénavant du mépris à leur égard qui ont grandis le nombre de miséreux.
Notons qu'avec l'assistance on a même soupçonné les élites d'avoir voulu se procurer une main d'œuvre bon marché tout en étouffant les risques d'émeute, ce qui serait le prélude au "Grand enfermement".
Il existe plusieurs degrés de pauvreté et une différence de traitement entre les différents pauvres. Certaines institutions sont mises en place et très largement suivies par les autres grandes villes telle que Strasbourg ou encore Tours et Poitiers. Le problème de l'entretient des pauvres de Paris est qu'elle attire les mendiants et vagabonds des campagnes qui envahissent les rues de la capitale au grand désespoirs de la population. Il faut alors prendre des mesures: certains seront aidés par les Hôtels-Dieu mais la plupart seront reconduits aux portes de la ville.
Paris est donc un exemple en ce qui concerne l'assistance publique mais la pauvreté est un fléau qui ne cesse de s'accroître et la capitale doit apprendre à vivre avec.
Le XVIè siècle est l'ébauche de l'assistance publique mais elle s'amplifia d'autant plus au XVIIIè siècle où l'assistance fut conjuguée avec l'instruction. L'Etat tenta de contrôler davantage l'assistance, mais sans l'Eglise "il n'y aurait pas d'assistance publique. Le clergé fournit la presque totalité du personnel des Hôtels-Dieu et des hôpitaux généraux" (J. de Viguerie). Ce fut à cette époque qu'apparurent notamment les filles de la charité (ou sœur de Saint Vincent de Paul) et les maisons de charité dans les bourgs et villages (appelés aussi "Providences" ou "bouillons des pauvres".).








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L'antépendium de Bâle.


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Antépendium = décorations devant un autel qui sont en majorité constituées de tapisseries richement décorées, de bois sculpté ou de métaux travaillés. Ici de la cathédrale de Bâle (Suisse actuelle, au Moyen-âge = Germanie).


Depuis les origines, l'autel d'une église était le réceptacle de nombreux trésors, mais à partir de l'époque carolingienne s'établit la tradition de le parer d'ornements sur sa partie antérieure, qui devient elle-même un véritable élément du trésor de l'église.


Beaucoup d’œuvres d’orfèvrerie sont lié à l’intense mécénat des empereurs et des grands fondateurs des nouveaux sièges épiscopaux, devenus de véritables centres de création artistique. 3 grandes racines : paléochrétienne, byzantine, carolingienne.


L'antépendium en tant qu'objet.




  • Histoire.
    Date/lieu = Premier quart du 11s (autour de 1015, date de fondation du monastère de Bamberg, à qui il était destiné à l’origine. Sans doute en 1019 à l'occasion de la consécration de l'édifice) donc période carolingienne, probablement à Fulda.
    Don d’Henri II suite à sa guérison par St Benoît.
    A la base était destiné à Bamberg, mais choix de Bâle est volonté de renforcer les liens avec cette place.
    En premier dans Trésor de la cathédrale de Bâle avant d'être transféré à l’Hôtel de ville de Bâle en 1827. Il fut mis aux enchères publiques et acheté en 1836 par un orfèvre nommé Handmann, puis acquit en 1838 par un colonel de Napoléon III, amateur d'art : Victor Theubet. Il fut enfin acheté par l’Etat français pour le musée de Cluny le 10 juin 1854.



  • Fonction.
    Elément décoratif.
    Un texte ancien indique les jours où il doit être placé sur l’autel.
    Etait entreposé qu'à certaine occasions, lors des 7 grandes fêtes liturgiques : Noël, Pâques, Pentecôtes, St Sacrement, Assomption, Toussaint et fête de l'empereur Henri.



  • Fabrication.
    Hauteur : 1m20, Largeur : 1m77, Epaisseur : 13cm.
    Or sur âme de bois de chêne ; Autrefois bourrage de cire aux emplacements des figures ; cuivre doré et émaillé (bandeaux inscrits) ; alliage d’argent et de cuivre (couronnes des donateurs) ; perles, billes d’argent, verroteries, pierres précieuses et semi-précieuses dont 4 intailles antiques réemployées (nimbes des personnages).
    Façade est revêtue de feuilles d'or travaillées au repoussé (feuille de métal est travaillée sur l'envers du décor pour repousser les reliefs, en négatif) et cloué sur une âme de bois de chêne
    Il y a 5 grandes figures en relief très saillant ; l’absence du bourrage en cire qui fait défaut suppose un démontage au moins partiel puis un réassemblage à une époque indéterminée.




La représentation.




  • Iconographie.
    1) Fond.
    Au sommet : bandeau peuplé d’oiseaux et de quadrupèdes, soulignés par un chanfrein rentrant représentant des végétaux. On a au dessous encore un bandeau en cuivre doré sur lequel il y a une inscription.
    Même disposition mais symétrique pour le bas.
    Montant verticaux reprennent le thème du rinceau peuplé d'animaux, puis il y a un chanfrein rentrant continu représentant des végétaux.
    Champ présente une série de 5 arcades en plein cintre (celle du centre est légèrement outrepassée) soutenues par des colonnes.
    Médaillons avec des personnages féminins (voile?) avec des lettres.

    2) Inscription. Le long de la frise supérieure et du soubassement il y a une inscription.
    “Quis sicut hel fortis medicus soter benedictus
    Propice terrigenas clemens mediator usias”.

    3) Représentation principale. 5 personnages sous des arcades qui ont leur nom sur ces dernières ; ils se tiennent sur un monticule constitué de mottes végétales. Les arcades sont soutenues par des colonnes baguées à mi-hauteur et à chapiteaux corinthiens. Elles sont posées sur une base qui empiète sur le chanfrein inférieur.
    Têtes sont nimbées et nimbes sont rehaussées de pierreries montées en relief. Celui du centre est de plus crucifère.
    Chacun des 2 personnages logés dans les encadrements latéraux sont de ¾ tournés vers celui du milieu. 3des personnages sont ailés.
    Un personnage central, 2 à sa gauche et 2 à sa droite:
    Gauche externe : tient de la main droite une crosse et de la main gauche un livre. «S(an)c(tu)s Benedictus abb(as)».
    Gauche interne : tient de la main gauche une lance avec une banderole et dans sa main gauche un globe orné d'une croix. «S(an)c(tu)s Michaël››.
    Centre: Main droite levée, main gauche tient globe. «Rex regum et D(omi)n(u)s dominantiu(m)».
    Droite interne : main droite tient long sceptre à terminaison bouletée, main gauche paume vers l’avant. «S(an)c(tu)s Gabriel››.
    Droite externe : Mêmes attitude et attribut que Gabriel. «S(an)c(tu)s Rafaël››.



  • Interprétation.

    1) Personnages

    Sous les 5 arcades le Christ debout avec à ses pieds l’empereur Henri II et sa femme Cunégonde, entourés de St Benoît, Michel, Gabriel et Raphaël (archanges).
    Christ = cintre du milieu, est plus élevé que les autres. Pouce, index et majeur levé, les autres doigts sont repliés : il bénit. Il porte dans la main gauche un globe où se trouve son monogramme entre l’alpha et l’oméga. Pieds reposent nus sur une sorte de monticule devant lequel sont agenouillés H2 et Cunégonde, prosternés, dans l’attitude de l’adoration.
    St Benoît = crosse est l'emblème de la dignité abbatiale et le livre est la règle qu'il a donné à son ordre dont il porte d'ailleurs le costume.
    Michel = (Bien, combat contre le Mal) lance avec banderole emblème du premier combattant de la cohorte céleste, globe avec une croix est signe de rédemption.
    Gabriel = (Annonciation, Bonne Nouvelle) bâton symbole de son divin ministère et geste d’adoration à l’adresse du Christ.
    Raphaël = (Guérison) bâton symbole de son divin ministère et geste d’adoration à l’adresse du Christ.
    Il s’y exprime avant tout la dévotion du couple impérial à St Benoît et à travers lui au Christ « guérisseur ».
    L’image du Christ couronné, toujours vivant, dont l’empereur est le délégué est signe d’investiture.


    2) Médaillons.
    Médaillons enferment les bustes couronnés des 4 Vertus Cardinales = Dans le christianisme, ce sont 4 vertus qui jouent un rôle charnière dans l’action humaine :
    La Prudence (PR DC) : Discerner en toutes circonstances le véritable bien.
    La Tempérance (TM PR) : Maîtrise de la volonté sur les instincts.
    La Force (FR TT): Résister aux tentations et surmonter les obstacle = courage.
    La Justice (IS TC) : Donner à chacun ce qui lui est dû.
    Sont souvent représentés sous des traits de femmes au Moyen-âge.
    Référence aux « Laudes regiae » = acclamations liturgiques.

    3) Inscriptions. Complexité sémantique : plusieurs traduction.
    Vers initial :
    Sorte de légende car tt les mots se rapporte à un personnage («quis sicut hel» = Qui est comme Dieu = Michaël ; «fortis» = l’homme de Dieu = Gabriel ; «medicus» = Dieu guérit = Rafaël ; «soter» = sauveur = Christ ; «benedictus» = St Benoit.).
    Signification purement théologique : « Qui, comme le Dieu fort, comme le Sauveur qui guérit, doit être bénit. ».
    « Qui est, comme Dieu, un médecin fort, un sauveur bénit. ».
    « Qui est, comme le Dieu fort, médecin et sauveur. ».
    Second vers :
    « Sois bienveillant aux créatures terrestres, clément médiateur. ».
    « Sois bienveillant aux créatures terrestres, clément médiateur de l’essence divine. ».
    Quel qu'en soit la traduction, cette inscription parait faire allusion à une guérison de l'empereur étant donné les fortes allusions aux Christ et à St Benoît. Le Christ apparaît assimilé aux anges ainsi qu’exalté dans son rôle de « guérisseur ».




Hypothèse de l'importation byzantine : > Les 2 personnages en proskynèse aux pieds du Christ.
> Cadres en sarments d'acanthe.
> Possibilité d’avoir réutilisé un objet occidental.



Mais des traits occidentaux : > Inscriptions.
> Schéma du « Christ vainqueur » (contre "Christ souffrant" = tête abaissée, yeux clos, corps flechissant) dont dérive la figure centrale est inconnue en Orient.
> Témoigne en tout cas de l'étroitesse des liens de l'empire germanique avec le monde byzantin.

© Eosclio