dimanche 18 mai 2008

Dossier historique : La fréquentation des tournois au début du XIIIe siècle d'après l'histoire de Guillaume le Maréchal.


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INTRODUCTION.


¤ Le tournoi au Moyen Age est une pratique sociale très importante. Il est une forme de combat codifié, mais violent et dangereux apparu vers la fin du XIe siècle et qui atteint son apogée vers 1200 dans la France du Nord. Le mot même de « tournoi » apparaît en 1157 sous la plume d’Otton de Freising (évêque, historien, oncle de Barberousse ayant écrit des chroniques).
¤ Cette pratique s’exprime à travers le texte étudié qui provient de l’Histoire de Guillaume le Maréchal. Ce texte est la biographie du « meilleur
chevalier au monde » (Duby), Guillaume le Maréchal (1146-1219), rédigée à la demande et par les finances de son fils, également nommé Guillaume, juste avant la mort du grand chevalier. Cette biographie fut rédigée par un trouvère nommé Jean, entre 1220 et 1226, en vers anglo-normands. Les informations proviennent surtout du fidèle écuyer du Maréchal, Jean de Erlay.
¤ Guillaume le Maréchal, Comte de Pembroke et de Striguil était fils de Jean le Maréchal, sénéchal d’Angleterre. Exemple parfait du chevalier, il est responsable de l’éducation d’Henri le Jeune (1155 – 1183), roi d’Angleterre. Sa réputation de chevalier exemplaire lui vaut d’exercer, en 1216, la régence du royaume d’Angleterre pendant la minorité d’Henri III (1207 – 1272).
Il participe ensuite à la résistance face aux entreprises de Louis VIII de France, ce qui le fit passer pour le modèle du patriote anglais. Ainsi ce texte constitue le portrait idéal du chevalier loyal et courageux avec plus de deux mille cinq cents vers consacrés à seize rencontres mémorables, échelonnées de 1173 à 1183.
¤ Que nous apprend l’Histoire de Guillaume le Maréchal à propos des tournois, et donc de l’idéologie et de la pratique chevaleresque au début du XIIIe siècle ?
¤ Nous allons donc dans un premier temps définir ce qu’est un tournois avant de voir quels en sont les modalités et le déroulement. Enfin nous aborderons les différents rôles qu’ont les tournois vis-à-vis des chevaliers et de la chevalerie en général. Notons qu’aidé par la biographie d’un chevalier, nous retrouveront des exemples où celui-ci s’est illustré, tout au long de l’explication.



I - Le sens du tournoi.
A / Définition du tournoi. ¤ Les tournois sont une part de l’apprentissage du combat. Ce sont des exercices militaires qui se déroulent dans une lice, entourée de spectateurs. C’est un véritable combat équestre à armes réelles. Il s’agit de batailles fictives et réglées qui mettaient aux prises des jouteurs professionnels. Du XIIe au milieu du XIVe siècle, les tournois désignent en effet une bataille opposant deux troupes de plusieurs dizaines de combattants à cheval.
¤ Il ne s’agit en aucun cas d’un spectacle courtois mais d’une pratique collective où les chevaliers s’occupent à se désarçonner à la lance ou à la masse, afin de capturer et rançonner chevaux et cavaliers. Le tournoi, à cette époque, se solde alors par des morts et des blessés.
¤ Malgré une condamnation de l’Eglise, ils continuent d’avoir la faveur de l’aristocratie et celle du peuple, pour qui ils constituent une fête. Ces batailles transposaient et théâtralisaient les rivalités féodales mais aussi perpétuaient d’une certaine manière le souvenir d’anciens conflits.

B / Moment et lieu où ils sont organisés.
¤ L'auteur nous informe que la fréquence des tournois est d'environ un par quinzaine. Dans toutes les provinces, les rois et princes souverains, aux jours de fêtes et réjouissances ou quand ils étaient obligés de tenir cour plénières, ils avaient coutume de dresser des tournois où les chevaliers combattaient les uns contres les autres.
¤ Les joutes se déroulaient principalement dans un espace allant de la Normandie occidentale à la champagne et à la Flandres, le Nord de la France accueille alors le plus de tournois.
¤ Les tournois se déroulent à proximité d'un lieu donnant aux chevaliers la possibilité de mettre un pied à terre afin de se restaurer, de se divertir et d'attendre l'arrivée des autres chevaliers. Généralement le lieu est choisit auprès d'une grande ville qui avait une rivière et une forêt dans le voisinage.
¤ Le lieu même où se déroulaient les combats comportait un vaste emplacement destiné à la lice, entouré de gradins élevés, d'amphithéâtres circulaires, de portiques… Ils étaient ornés de riches draperies et d'écussons. Ils se déroulaient alors surtout dans les cours des châteaux ou dans des lices aménagées à cette fin, hors de la ville.
¤ On ne se limite pas l’action en un champ clos mais on utilise toutes les ressources d’un site en plein air, au pied d’un château ou à l’extérieur des remparts d’une ville. Généralement cela se présente souvent comme le lieu d’une troupe « de l’intérieur » et une troupe de l’ « extérieur ».

C / Les acteurs du tournoi. ¤ Les comtes et barons viennent aux tournois avec leurs chevaliers afin de s'affronter et prouver leur valeur. Ils couraient ces tournois et participaient au prestige de ceux-ci. Ainsi, au tournoi de Lagni sur Marne, l'auteur accentue sur le fait qu'il y ait « le jeune roi », « dix-neuf comtes et le duc de Bourgogne » et il parle de ce tournoi comme d' « un tournoi tel qu'on en vit jamais » , ce qui n'est pas anodin. De plus, l'auteur parle de « la plaine [qui] disparaissait sous les combattants » et d' « un tournoi […] très bon, même avant que le roi et le comte y eussent pris part » , ce qui marque une exagération de la part de celui-ci pour mettre en avant l'importance de ce tournoi et des gens qui s'y trouvaient. La présence à Lagni de dix-neuf comtes et du duc de Bourgogne est mentionné avant celle des trois milles chevaliers. Si à l’intérieur des lices, le plus humble des chevaliers peut l’emporter, il y a tout de même certaines limites dans la mesure où la renommée ne dépend pas que des exploits accomplis mais aussi de la qualité sociale des jouteurs.
Par ailleurs, certains ducs et comtes (sires de Blois et de Boulogne par exemples) encourageaient ces compétitions dans le but de s’attirer l’estime de la fine fleur de la chevalerie.
¤ Le roi, Henri le Jeune, fils d’Henri II Plantagenêt, lui-même y allait, accompagné de sa mesnie qui avait un très grand prestige. Elle comportait environ quatre-vingt chevaliers au tournoi de Lagni mais il en avait bien plus à sa charge (près de deux cent). Ceux-ci recevaient une prime de 80 sous par jour.
¤ Les tournois étaient universels dans l'Europe du début du XIIIe. Les gens venaient de toutes parts de l'Occident pour combattre et ainsi étendre leur prestige sur tout le territoire occidental.
L'auteur parle des différents groupes et acteurs présents au tournoi de Lagni, ce qui nous permet de remarquer la variété des régions de l'Occident représentées. Il précise d'ailleurs qu'ils les nomment par rapport à des témoins oculaires pour légitimer ses dires. Ainsi, par exemple pour le tournoi de Lagni, il parle des Français qui prennent la première place dans son énumération grâce à leur grande valeur et l'honneur acquis par leur pays. Puis il parle des Flamands et des Anglais dont le premier d'entre eux et sur qui il met l'accent est Guillaume le Maréchal dont le prestige le place premier dans cette énumération. Il poursuit ensuite avec les Normands qui durant le règne du jeune roi Henri ont acquis un grand prestige (« Ils étaient grains alors, et maintenant ils sont paille » (l.48)). Il termine son énumération avec des groupes moins prestigieux. On remarque dans cette énumération un ordre hiérarchique bien déterminé : les plus prestigieux, ceux qui acquièrent de plus en plus de prestige et les moins prestigieux.


II - Déroulement d'un tournoi.


A / Organisation des tournois.
¤ Les tournois étaient souvent organisés lors de cérémonies notamment. Le tournoi est donc festif : « On se mit à danser au son d'une chanson que chanta le Maréchal ». La fête est d'ailleurs organisée aux alentours du tournoi.
¤ Des hérauts se chargeaient de faire la publicité des tournois. Cela avait un certain succès puisqu’au tournoi de Lagni par exemple en 1183 rassembla près de trois milles chevaliers. Pour ce faire, les hérauts allaient crier et afficher des bannières, et formaient des sortes d’équipes (comme les Champenois, les Français ou les Normands) afin d’amener ces gens au tournoi. Guillaume le Maréchal fut d’ailleurs celui qui redora l’équipe d’Angleterre.
¤ Généralement il y a des escarmouches (plaidisses ou commençailles) qui commencent un tournoi mais il arrive que l'on commence directement les combats comme au tournoi d'Epernon. Cela se passait juste avant le choc frontal entre les deux troupes.
¤ Au sein de la mêlée confuse, les lances se brisent, les meilleurs émergent et la valeur sort victorieuse : « Chacun frappe le plus qu’il peut. Chacun veut montrer comme il est preux ». La prouesse se mesure d’ailleurs par nombre de prises opérées.
¤ Parfois, le tournoi fini, il était possible à un vaincu de requérir un nouveau combat le jour même ou un autre jour. C'est ce que fit Matthieu de Wallincourt au tournoi d'Eu qui demanda à rencontrer une seconde fois Guillaume le Maréchal.

B / Deux groupes face à face. ¤ Dans les tournois il y a des confrontations entre certains groupes qui se sont formés afin de d'avoir une entité supérieure en force. Ainsi, au tournoi entre Anet et Sorel, les Français regroupés étaient les plus forts avant que n'arrivent les chevaliers du roi Henri, menés par Guillaume le Maréchal.
¤ A cette époque, vu la situation politique, les Normands et les Anglais faisaient face à la coalition entre les Français, les Champenois et les Bourguignons.
¤ Dans les faits, des troupes de chevaliers s’opposaient en une mêlée confuse. On peut noter que la littérature arthurienne semble en avance sur ce point par rapport à la réalité car celle-ci parle dès la fin du XIIe siècle de combats singuliers, ce qui n’était pas le cas.
Ces combats collectifs étaient faits de charges et d’embuscades destinées à isoler certains groupes d’individus, si possible bien nés ou prestigieux, afin de les capturer pour obtenir une rançon ou bien de les désarçonner pour s’emparer de leur cheval. Le but était d’accumuler du butin et d’accroître sa gloire et non pas tuer l’adversaire, même si les accidents n’étaient pas rares.
¤ Le parti totalement rompu et défait, abandonnait le camp et s'enfuyait dans la forêt et les vainqueurs se ralliaient à leur enseigne.

C / Gains et dettes. ¤ Les combattants viennent aux tournois attirés par les prix qu'ils peuvent en retirer.
Le tournoi est en effet un moyen d'étendre ses richesses par ses gains de combats. Les gains peuvent être pécuniaires ou en natures (montures, armures…).
La présence de mercenaires nous suggère d’ailleurs que la recherche de prouesse n’était pas désintéressée. Les jouteurs étaient en effet côtés selon leur valeur, entretenus et pensionnés comme de véritables professionnels de l’exploit.
¤ En fin de journée, ceux qui avaient gagnés remportèrent leurs gains et ceux qui avaient perdus « cherchèrent des cautions ou donnèrent des gages ».


III - Démonstration des valeurs chevaleresque à travers l’exemple de Guillaume le Maréchal, le « meilleur chevalier du monde » (Duby).


A / Rôle de divertissement. ¤ Le Roi, Henri le Jeune était peu regardant quant aux dépenses des tournois car cela est pour lui source de divertissement. Il y venait et y participait avec ses chevaliers.
Le roi use également de ces tournois où il se rend très souvent afin d'acquérir de l'honneur et des gains. Ces organisations de tournois et la participation du roi contribuent en effet à son image, ce que l'on remarque par ailleurs dans la dernière ligne du texte à travers la vision de l'auteur : « En lui s'unissaient toutes les qualités qui forment sa gentillesse » (l.70).
¤ Le combat était une « raison sociale » de la caste chevaleresque, une source de profit et un remède radical contre l’ennui engendré par la monotonie de la vie castrale.
Ce jeu de guerre répond en effet à plusieurs nécessités politiques et économiques. Il est un « exécutoire », un « champ de défoulement » pour les bellatores que les chefs de principautés et les rois commencent à vouloir discipliner.
¤ Les fêtes qui s'y déroulaient étaient organisées notamment avec des ménestrels. Cela est une autre forme de divertissement apporté par le tournoi. On y danse, chante et fait des rondes.
Ils étaient alors établis pour donner divertissement et comme noble assemblé où la vertu était comme épurée.

B / Démonstration de pouvoir et de l'idéologie chevaleresque.
¤ Guillaume le Maréchal est un combattant et un chevalier prodigieux. Lors du tournoi près de Dreux, il affronta les Français avec la mesnie du roi. Certains français s'étant réfugiés dans une motte en attachant leurs chevaux au hérisson, Guillaume le Maréchal monta la motte et prit deux chevaux qu'il fit descendre puis les remonta, ce qui fut vu comme une grande prouesse.
Guillaume le Maréchal se battu également par exemple contre Matthieu de Wallincourt au tournoi de Eu en Normandie et gagna, il remporta ainsi sa monture deux fois de suite dans la même journée.
Dernier exemple, où il prouva une fois de plus sa bravoure, à Epernon, il attaqua avec un compagnon un groupe de Bourguignons. Ces derniers s'acharnèrent sur lui mais il résista avec vaillance, sérénité et courage jusqu'à ce qu'une troupe de Normands viennent à leur aide.
¤ Les tournois sont un moyen pour le roi et autres nobles de démontrer leur puissance et leur supériorité face aux princes et autres nobles. En effet, le baron de Nevers par exemple arriva accompagné de près de milles chevaliers avec un équipement flambant neuf.
Les tournois constituent l’essentiel de la vie militaire et le moyen le plus sur pour acquérir une renommée et une fortune. Cela fait également parti du propre du noble, à aspirer à autre chose et d’éprouver une tension « entre la vie qu’il mène et celle qu’il souhaiterait mener ». Cela est moins par soif de richesse ou de pouvoir que par peur de tomber dans la médiocrité.
¤ Par la sévérité et la droiture qui se déroulaient lors des tournois, les princes et les rois forçaient la noblesse à remplir ses devoirs et suivre la vertu par l'appréhension du déshonneur qu'elle recevait en public. Ainsi, par le désir que les gentilshommes avaient d'être reçus au rang de combattants les rendaient honnêtes gens, part indispensable de l'idéologie chevaleresque.
¤ La courtoisie et la générosité des chevaliers faisaient aimer et pardonner leur gloire. Ecole de violence, de ruse et de convoitise, le tournoi contribue moraliser les combattants. Il leur enseigne le respect de l’adversaire. Ainsi ceux qui avaient vaincus se consolaient de leurs disgrâces passagères, mais encore devenaient les fidèles amis et les compagnons de leurs adversaires.
Guillaume le Maréchal fut un de ces Hommes de bonté, sachant récompenser. En effet, à un jeune chevalier qui chanta une chanson en son nom ; il partit affronter des chevaliers arrivant sur le lieu du tournoi, il remporta alors une monture dont il fit don à ce jeune héraut. Cela démontre son esprit chevaleresque, il est un exemple de ce que doit être au chevalier au XIIIe siècle.


C / Ascensions sociale ou comment devenir chevalier.
¤ Dès le plus jeune âge les jeunes gens appelés à devenir chevalier sont livrés à des exercices d’équitation, des jeux de lutte ou d’escrime. Ils peuvent ensuite vers l’âge de dix ans, être totalement coupés de leur famille et placés auprès d’un seigneur. Ainsi en est-il pour Guillaume le Maréchal que son père envoie en Normandie, auprès du chambellan du roi d’Angleterre, Guillaume de Tancarville. Dès lors, étant confiés pour être élevés dans l’art de la guerre, des exercices physiques leurs sont imposés, tantôt sous forme de divertissement, tantôt sous forme de concours.
¤ Le plus important de l’instruction militaire est alors d’acquérir de l’expérience en suivant un chevalier dans des expéditions guerrières. Ainsi, Guillaume le Maréchal reste huit ans dans cet état préparatoire avant d’avoir à vingt ans l’adoubement qui le fait entrer dans les spécialistes du combat à cheval.
¤ Les plus grands chevaliers viennent aux tournois (comme à celui entre Anet entre Sorel, vers Dreux) afin d'accroître leurs prix donc leurs gains. Cela est l'un des facteurs qui attirent autant de chevaliers aux tournois.
¤ On apercevait aux tournois de jeunes sires espérant y mourir ou y trouver la gloire à défaut du bonheur. Les tournois étaient en effet l’occasion de faire prospérer la chevalerie en procédant à des séries d’adoubement.
C’est un moyen d’existence pour un grand nombre de jeunes gens sans espoir d’héritage. C’est d’ailleurs dans les horreurs de la guerre que les chevaliers acquièrent leur valeur « car nul homme n’a le moindre prix avant d’avoir pris et donné bien des coups ».

¤ Le prestige social acquit était alors convertible en divers capital social (moyens de domination). En effet, à travers la capture de chevaux et de rançon c’est un capital plus symbolique que matériel qui est accumulé. Ce qui est visé par les chevaliers n’est alors pas un prix (médaille, coupe…) mais son propre prix, sa valeur sociale. Le tournoi est en effet essentiellement par des jeunes (juvenes), c'est-à-dire des chevaliers non mariés, non pourvus de terres, souvent cadets de familles (comme Guillaume le Maréchal ou Henri le Jeune, surnommé ainsi de part cette situation) pour qui le tournoi, par les gains matériels et le prestige, s’avérait être un moyen de pénétrer dans l’aristocratie. On passait alors de la jeunesse à l’âge adulte, l’âge d’exercice du pouvoir.
¤ Les chevaliers sont rejoints par des dames et demoiselles. Le mariage peut en effet faire parti des gains et dès lors participer à une ascension sociale (hypergamie). Cela permet par ailleurs la conversion du capital symbolique en capital social. Guillaume le Maréchal parvint ainsi à devenir comte de Pembroke par sa femme. Le mariage est donc une sorte de rite de passage pour ceux qui voulait gagner du pouvoir, en même temps qu’une instrumentalisation du mariage, ce qui est donc condamné par l’Eglise.
¤ Selon le prestige des comtes et des barons, certains chevaliers choisissent de se mettre à leur service dans le cadre des tournois. Cela était également du à l'idéologie chevaleresque qui faisait aimer la gloire de certains. L'association de chevaliers était fréquent et permettait un amas de gain plus important et donc plus de prestige.
Le prestige de Guillaume le Maréchal était tel, que Roger de Gaugi, qui faisait partie des la mesnie du roi, voulu être son compagnon. Il le devint de par ses actes de chevalerie. Ainsi tout deux combattirent ensembles et gagnèrent « plus de gain que six ou huit des autres ».



CONCLUSION.


¤ Un chevalier inaugure sa carrière militaire au sortir de l’enfance et la nourrie de diverses expériences, de diverses chevauchées ou de tournois fameux, ce qui se racontent avec bien des détails dans les biographies chevaleresques.
¤ Destinés à accroître la cohésion des groupes par l’exercice commun, le compagnonnage guerrier et les plaisirs partagés ; les tournois ont largement contribués à créer la mentalité chevaleresque et à élaborer une éthique propre à la chevalerie : culte du courage et de l’exploit, respect de l’homme désarmé et à terre, respect de la parole donnée et soucis de la renommée.
¤ Les récits de tournois affichent les valeurs et l’idéologie chevaleresque mais cela, afin de mieux en révéler la fragilité en raison d’un décalage qui commence à s’opérer au XIIIe entre la représentation des chevaliers et l’évolution sociale.


BIBLIOGRAPHIE. Ouvrages généraux :
¤ FAVIER (J.), Dictionnaire de la France médiévale, Fayard, 1993.
¤ GAUVRARD (C.), de LIBERA (A.), ZINK (M.), Dictionnaire du Moyen Age, Puf, Paris, 2002.
¤ Le GOFF (J.), SCHMITT (J.-C.), Dictionnaire raisonné de l’Occident médiéval, Fayard, 1999.

Ouvrages spécialisés :
¤ Histoire de Guillaume le Maréchal, t.3, édition Meyer, Paris, 1891.
¤ GONTHIER (N.), Education et cultures dans l’Europe occidentale chrétienne (du XIIe au milieu du XVe), Ellipses, Paris, 1998.
¤ HEULLANT-DONAT (I., sous la direction de), Educations et cultures – Occident chrétien au XIIe – mi XVe, Tome 1, Clefs concours, Atlande, 1999.
¤ MARTIN (H.), Mentalités médiévales (XIe – XVe), Nouvelle Clio, Paris, 1996.
¤ MORSEL (J.), L’aristocratie médiévale (Ve – XVe), Armand Colin, Paris, 2001.
¤ ROY (J. J.-E.), Histoire singulière de la chevalerie, édition de Bonnot, Paris, 1993.

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