samedi 17 mai 2008

Archéologie du livre.


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© Eosclio

Introduction.


*Antiquité, écrits sont sur papyrus (tiges de roseaux), les feuilles sont collés les unes aux autres. Les livres sont en fait des rouleaux (volumen). Pose des problèmes (retour en arrière).
* Livre dans la forme que nous lui connaissons (forme rectangulaire) apparaît au Is de notre ère: le codex. Il supplante les rouleaux dès le Vè s.
* Une seconde révolution apparaît avec l'imprimerie (1470) qui permet les textes en série.
* Codex étaient préparés, mis en cahier dans des scriptoria (local de l'abbaye) avant d'être confiés aux scribes et enlumineurs puis aux relieurs.


I – Les matières de l'écriture.


A/ Le support.
* 2 nouveaux supports apparaissent: le parchemin (qui existe déjà mais qui ne s'est pas développé, commence à concurrencer le papyrus au IVè s) et le papier (derniers siècles du Moyen Age).



  1. Le parchemin. * Peau de mouton, de veau ou de chèvre. Il se généralise au VIIIè s en partie en raison de ses qualités: robustesse supérieur au papyrus. Les peaux sont nettoyées, poncées, pellées, étirées puis taillées.
    * Le prix des peaux à souvent conduit au réemplois de pièces dont l'intérêts avait disparu (documents administratif périmés, livres d'auteurs classiques…): elles s'appellent palimpsestes. On les lavaient et grattaient pour faire disparaître l'encre. Image de la société d'économie. Les premiers textes écrits peuvent parfois être révélés par un traitement chimique ou optique.
    * A partir du XIVè s l'utilisation du parchemin dans l'usage courant décline car papier (qui était onéreux car importés d'Asie puis d'Espagne) devient plus résistant à la déchirure, son prix baisse et les moulins à papiers de multiplient.
    Dès le Xvè s il n'est plus que la matière des manuscrits de luxe et des actes solennels mais l'imprimerie l'effacera définitivement.


  2. Le papier.
    * Apparaît au XIIè s. Est rare et cher pendant près de 7 siècles càd tant qu'il est fabriqué feuilles par feuilles en faisant appel à des matières premières très élaborées: chiffons, lin, chanvre et coton).
    * En fait, apparaît en Chine dès le IIè s, mais ils gardent le secret pendant VIIIè s : pendant bataille Samarkand entre Chinois et Arabes que prisonniers chinois révèlent secret => Espagne.
    * Moulins à papier usent force de l'eau pour broyer chiffons de lin, chanvre et coton à l'état de pâte papetière.
    * Feuilles faites une par une à l'aide de formes (cadres rectangulaires en bois, grillagé avec des fils vergeurs en longueur et des fils de chaînette dans la largeur plus épais). Etaient plongées dans une cuve remplie de pâte puis retirées. L'eau s'écoulait en créant un matelas fibreux. On le renversait sur un feutre, buvard, feutre, planche et on mettait dans une presse pour finir d'enlever l'eau. La feuille est assez solide pour être mise à sécher sur des cordes.
    * C'est la "méthode de la cuve".
    * On peut rajouter un filigrane, visible dans l'épaisseur de la feuille => fine toile métallique avec une certaine forme. Indique la provenance.


B/ Encres et pigments.



  1. Encres. * 2 formes d'encres:
    Au carbone, avec de la fumée et des gommes arabiques (sève d'acacia), le tout dilué dans de l'eau.
    Métallo-galliques, avec noix de galle (excroissance sur tiges dues à des piqûres d'insectes) => substance noire dans la déformation.
    * Sont stockées dans des sacs de parchemin ou des vessies.


  2. Pigments. * Nombre d’ornements des livres, d'enluminures (principales sources pour voir les pigments) nous sont parvenus, leurs couleurs ayant été protégée de la lumière à l'intérieur des manuscrits. Ils sont donc extrêmement précieux car leur réalisation a demandé beaucoup d’efforts et de temps (parfois des années) aux copistes et aux peintres.
    *Existe des recueils techniques (par Isidore de Séville, Vincent de Beauvais…) qui donnent les recettes réalisées avec les pigments.
    *Principalement des pigments minéraux produits localement (bleus de lapis-lazuli, verts de cuivre ou terres vertes, blanc de plomb).
    *Sont les mêmes colorants que pour les teintures. L'extrait de teinture est mélangé à des substances minérales qui le rendent insoluble.


II – La réalisation matérielle du manuscrit.


A/ Le cahier.



  1. Le format. * On se contente souvent de les couper au format désiré puis de grouper l’ensemble.
    Papiers et parchemin sont taillés pour obtenir une forme rectangulaire presque carrée.
    * Le nombre de feuillet par cahier varie mais les plus ancien (Mediceus de Virgile) sont composés de 8 feuillets soit 16 pages. C’est pratiquement une règle jusqu’au 13s où le nombre de feuillet grandi parfois jusqu’à 36 feuillets.
    * Format dépend aussi de règles qui dépendent : de la matière employées, des commodités esthétiques.


  2. Le pliage. * Feuillets peuvent être à plat (in plano) mais aussi: in folio (en 2), in quarto (en 4), in octavo (en 8).

  3. La règle de Gregory. * Pour les parchemin, il y a 2 côtés: côté poil et côté chair. Côté poil fait des petites tâches (racine du poil) et le parchemin est plus foncé que le côté chair qui est lisse et très blanc.
    * La règle de Grégory prévoit de mettre face à face 2 côtés de même type (chair face à chair et poil face à poil) pour des raisons esthétique (éviter une trop grande différence de couleur).

B/ La mise en page.



  1. Piqûres. * Trous très fins qui préparent la réglure (système de traits qui délimite la surface pour écrire et guide l'écriture).
    * Percés à l'aide d'une pointe, d'un canif ou d'un stylet.
    * Elles nous apportent des renseignements sur le livre:
    Forme des trous => type d'instrument utilisé (pointe de canif, poinçon) et si on a utilisé une règle (ligne droite) ou un compas (ligne pas droite).
    Leur emplacement => type de réglure.
    Le nombre de feuillets piqués en même temps.


  2. Réglure. * Lignes horizontales et verticales qui délimitent l'espace réservé à l'écriture.
    * Etaient réglés à la pointe sèche, au début du XIIè s également à la mine de plomb et dans la 2nde moitié du XIIè s les scribes utilisent aussi de l'encre.
    * Schéma de réglure:
    Lignes horizontales: rectrices (pour guider l'écriture) et marginales (dans les marges de tête et de queue).
    Lignes verticales: justification (pour limiter l'écriture à gauche et à droite) et marginales (dans les marges de fond du cahier et de gouttière).

C/ Systèmes de numérotation.
* Ordre dans lesquels les feuillets doivent être cousus puis lus sont indiqués au relieur et au lecteur.



  1. Numérotation des feuillets.
    * 2 types de numérotation:
    Foliation: numéroter individuelle ment chaque feuillet (ensemble recto + verso).
    Pagination: numérotation de la page, distingue le recto du verso.
    * Dérive de l'habitude numéroter les colonnes de texte dans les rouleaux.


  2. Signatures. * Donnent à chaque cahier son numéro d'ordre dans le manuscrit.
    * Positionnées en fin de cahier, au début ou les deux.
    * Sont des chiffres, lettres ou des signes.


  3. Réclames. * Annonce le texte qui doit apparaître dans le cahier suivant (réclame de fin de cahier) ou au feuillet suivant (réclame intérieure).
    * Rôle apparenté à celui des signatures.
    * Réclame de fin de cahier: copiste note le début du texte qui commence le cahier suivant. Première fois apparu dans les manuscrits wisigoths des X et Xiè s.
    * Réclame intérieure: comme la foliation, indique la disposition des feuillets à l'intérieur du cahier.

Conclusion.


* Après avoir été mis en cahier, et les numérotations faites, le livre est écrit et enluminé: écrit avec des plumes d'oies ou calames (roseaux taillés) et enluminés au pinceau et à la plume.
* Les cahiers sont ensuite reliés. On coud entre eux les cahiers dans le bon ordre.Des plats sont ensuite ajoutés sur le dessus et dessous (bois, carton ou tas de manuscrits) puis sont recouverts de cuir. Les premier et dernier feuillet sont collés aux plats par soucis d'esthétisme et pour renforcer la couverture.
* Vient ensuite le travaille du doreur qui exécute le décor: utilise des fers à dorer (fleurons, filets) et des roulettes. On pousse directement l'instrument sur le cuir (reliure à froid), ou on pousse des feuilles d'or posé sur le cuir (reliure dorée).
* Les ouvrages les plus précieux sont recouverts d'ivoire (réutilisées), orfèvreries et plus tard d'étoffe.
* Vers 1460-1470, au manuscrit se substitue le livre imprimé sur papier. Il s'agit d'une technique d'impression des textes au moyen de caractères métalliques mobiles car on recherchait depuis longtemps un "art d'écrire artificiellement" qui ne requît l'intervention ni de la main ni de la plume. Le codex est plus maniable et moins coûteux. En même temps le livre cesse d'être la propriété d'une communauté pour devenir celle d'un individu.

BIBLIOGRAPHIE :

¤ S. Cassagnes-Brouquet, La passion du livre au Moyen Age, Ouest France, Rennes, 2003.

¤ Découverte du laboratoire des Archives Nationnales de France.

© Eosclio

1 commentaire:

Anonyme a dit…

une bibliographie serait un bon complément...